L'information est un bien public. Et ce bien public est indispensable au bon fonctionnement de nos démocraties. Le mot indispensable pourrait sembler excessif, mais il ne l'est pas, bien au contraire. On définit souvent trop rapidement la démocratie par une formule lapidaire, « un homme, une voix ». Mais la démocratie c'est plus que cela ; la démocratie c'est « un homme informé, une voix ». Sinon elle n'est que de façade. Les journaux, la radio, la télévision et aujourd'hui Internet. Les médias ont depuis leur origine joué un rôle clef dans le processus démocratique. Tout d'abord, parce qu'en informant les citoyens – de la tenue des élections, des programmes des différents candidats... – ils ont eu un effet sur la participation politique [...]. La probabilité que les individus votent augmente s'ils sont mieux informés [...]. Avec Internet, il n'a jamais été aussi facile d'acquérir de l'information ; jamais l'information n'a été aussi accessible, et ce le plus souvent de manière gratuite. Et pourtant, l'accès à Internet a réduit la participation politique. Car Internet, comme la télévision avant lui, a détourné les citoyens de l'information, citoyens qui consomment davantage de divertissement.