Il s'agit d'un pilier de la démocratie suisse : chaque citoyen ou groupe de citoyens peut proposer un texte de loi. Il doit cependant réunir un nombre défini de signatures (par exemple, cent mille pour un projet de loi au niveau fédéral). Des signatures authentifiées, l'anonymat n'est pas de mise. Si ce nombre est atteint, le texte sera soumis à la votation. [...] Le fait de voter régulièrement participe-t-il à une meilleure éducation civique, une meilleure connaissance des enjeux et fonctionnement d'une collectivité ou d'un pays ? Oui, répond sans hésiter Richard Werly « je ne dirais pas que les Français ont moins d'intérêt pour la politique que les Suisses. Au contraire. Ils le montrent en manifestant, en protestant. En revanche, les Suisses ont une maturité politique plus forte, un degré d'implication plus important, parce qu'ils se sentent davantage écoutés et concernés. Ils savent que, potentiellement, chacun d'entre eux peut être un législateur. [...] ll y a quand même des garde-fous », tempère Richard Werly. Le Conseil national vérifie que toute loi adoptée lors d'une votation n'entre pas en contradiction avec la Constitution suisse ni avec les accords internationaux signés par la Suisse. Si, par exemple, une initiative citoyenne proposant l'emploi de la torture pour les terroristes était adoptée, ce serait inapplicable car contraire aux engagements internationaux sur le respect des droits de l'homme approuvés par la Suisse. [...] La démocratie directe existe en Suisse mais elle cohabite avec un système de démocratie représentative plus classique. Les élus ne peuvent être révoqués et ne sont pas forcés à la démission si une loi qu'ils ont votée est ensuite rejetée par le peuple.