une boule à neige interactive
une boule à neige interactive
Français 4e

Rejoignez la communauté !
Co-construisez les ressources dont vous avez besoin et partagez votre expertise pédagogique.
Thème 1 : Se chercher, se construire
Ch. 1
Dire toutes les nuances de l'amour
Ch. 2
Roméo et Juliette, une tragédie amoureuse adaptée au cinéma
Thème 2 : Vivre en société, participer à la société
Ch. 3
Les valeurs : du dialogue à la confrontation
Ch. 4
Le Cid entre amour, honneur et devoir
Thème 3 : Regarder le monde, inventer des mondes
Ch. 5
Aux frontières du réel
Ch. 6
Germinal, un roman et un film
Thème 4 : Agir sur le monde
Thème complémentaire
Ch. 8
La ville entre chien et loup
La langue au cycle 4
Lexique
Grammaire
Conjugaison
Orthographe
EPI
Méthode
Tableaux de conjugaison
Chapitre 7
Texte et image
Exclusivité numérique

L'écrivain engagé, l'affaire Dreyfus

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Texte

En 1894, le capitaine Dreyfus est injustement condamné pour trahison en raison de son origine juive. L'affaire crée un énorme scandale qui divise l'opinion française. Le 13 janvier 1898, après une enquête minutieuse, Émile Zola publie dans le journal L'Aurore une lettre ouverte au président de la République, Félix Faure. Voici le début et la fin de la lettre.

Monsieur le Président,

Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? […]
Mais quelle tache de boue sur votre nom - j'allais dire sur votre règne - que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter1 un Esterházy2, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis.
Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis. […]

J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.
J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.
J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans L'Eclair et dans L'Echo de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.
J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable.
En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose.
Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
J'attends.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect.
Émile Zola
L'Aurore, « J'accuse…! », article publié dans le journal le 13 janvier 1898.
1. Déclarer un accusé non coupable.
2. Véritable traitre, acquitté en 1898.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Placeholder pour Émile ZolaÉmile Zola
Le zoom est accessible dans la version Premium.

Émile Zola

(1840-1902)


Émile Zola est l'auteur d'un cycle de vingt romans dépeignant la société française de son époque à travers les personnages d'une même famille qui évoluent dans des milieux très variés : Les Rougon-Macquart. Il y consacre vingt années de sa vie et rencontre un grand succès. Il s'engage aussi politiquement, notamment dans l'affaire Dreyfus et joue un rôle majeur dans la réhabilitation du capitaine A. Dreyfus.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Éclairage

L'écrivain engagé

Émile Zola représente la figure de l'écrivain engagé qui, par ses prises de positions morales, philosophiques ou politiques joue un rôle capital dans la société. La littérature engagée occupe alors une place majeure dans le débat public. Au XXe siècle, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, André Malraux ou Louis Aragon se situeront dans cette lignée en défendant des causes qui leur tiennent à coeur.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Repères

L'affaire Dreyfus

Le 15 octobre 1894, le capitaine Dreyfus est accusé d'espionnage pour le compte de l'Allemagne. Il est condamné au bagne. En 1896, le colonel Picquart trouve le véritable coupable, le commandant Esterházy, mais celui-ci est acquitté en 1898. Émile Zola publie l'article « J'accuse…! », est attaqué en diffamation et forcé à l'exil. Sur fond d'antisémitisme, l'affaire divise la France en deux camps : les dreyfusards et les antidreyfusards. Le capitaine Dreyfus sera finalement innocenté et réhabilité en 1906.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

100% Numérique

Retrouvez une sur le site de l'INA.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Placeholder pour Un diner en familleUn diner en famille
Le zoom est accessible dans la version Premium.
Caran d'Ache, caricature parue dans Le Figaro, le 14 février 1898. Un diner en famille

Légende des deux vignettes : «‑Surtout, ne parlons pas de l'affaire Dreyfus‑!‑» et «‑Ils en ont parlé…‑»

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Questions

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Le texte

Une lettre ouverte


1. a. Qu'est-ce qu'une lettre ouverte ?
b. Pourquoi Zola en écrit-il une ? Expliquez le contexte, en vous appuyant sur le Repère et sur vos recherches personnelles.


2. a. À qui Émile Zola s'adresse-t-il en premier lieu ?
b. S'adresse-t-il uniquement à ce personnage ? Vous donnerez une réponse argumentée.


Une lettre d'accusation


3. a. Quel ton Zola emploie-t-il dans la deuxième partie du texte (« J'accuse le général de Peilleux… ») ? Justifiez votre réponse en repérant une figure de style.
b. Pourquoi ? Quel effet veut-il produire ?


4. Qui Zola accuse-t-il ? Résumez avec vos propres mots chacune de ses accusations.


5. a. Relevez deux champs lexicaux dans les accusations.
b. Relevez les termes péjoratifs utilisés par Émile Zola pour qualifier les personnes qu'il accuse.
c. Selon vous, quelles ont pu être les réactions des lecteurs ?


6. À la fin de la lettre, quel effet l'expression « J'attends » crée-t-elle ?


Une lettre engagée


7. a. Quel(s) sentiment(s) Zola exprime-t-il ?
b. Comment fait-il pour les mettre en avant ? Citez une phrase qui vous semble exprimer ses émotions.


8. Quelles sont les valeurs défendues par Émile Zola dans sa lettre ? Citez le texte.


9. Quels sont les risques encourus par cet engagement public ? Citez le passage qui les mentionne.


10. Selon vous, pourquoi Zola a-t-il choisi la voie de la presse pour faire entendre son message ?
Afficher la correction
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

L'image

1. Qu'est-ce que cette image montre au sujet de l'affaire Dreyfus ?


2. Pourquoi peut-on dire que c'est une caricature ?


3. Sur quoi repose l'effet comique de cette caricature ? Donnez un ou deux exemples.
Afficher la correction

Une erreur sur la page ? Une idée à proposer ?

Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.

Oups, une coquille

j'ai une idée !

Nous préparons votre pageNous vous offrons 5 essais

Yolène
Émilie
Jean-Paul
Fatima
Sarah
Utilisation des cookies
Lors de votre navigation sur ce site, des cookies nécessaires au bon fonctionnement et exemptés de consentement sont déposés.