Réinventer le passé et le conserver : le patrimoine au XIX^e siècle

Au début de la Révolution, les révolutionnaires vandalisent fréquemment les églises ou les lieux associés à la royauté. En réaction, l'Assemblée nationale prend les premières mesures visant à protéger les vestiges historiques.

La Convention nationale décrète ce qui suit :

2 – Ceux qui seront convaincus d'avoir, par malveillance, et détruit ou dégradé des monuments de sciences et d'arts, subiront la peine de deux années de détention [...].

5 – Tout individu qui a en sa possession des manuscrits, des textes, des médailles, des antiquités sera tenu de les remettre, dans le mois, au Directoire de district de son domicile, sous peine d'être traité et puni comme suspect.

Docteur installé à Cambrai, André-Joseph-Ghislain Le Glay se passionne pour « les antiquités », c'est-à-dire les vieux monuments et les sites archéologiques de sa région. Il cherche également à rassembler et à protéger les archives historiques de la ville.

La première pensée d'un voyageur en arrivant dans une ville, dans une province, est de s'informer de ce qu'elle contient de remarquable [...]. Il n'est pas de ville en France qui n'offre quelque point de vue intéressant pour l'observateur. [...] : là s'élève un monument fameux, soit par son antiquité, soit par sa construction, soit enfin par le motif qui l'a fait ériger. L'Académie royale des inscriptions et belles-lettres a invité, l'année dernière, les autorités locales et toutes les personnes versées dans l'étude des monuments, à lui signaler tout ce qui leur paraîtrait digne d'intérêt en fait d'antiquités nationales. L'idée est de réunir et d'inventorier en quelque sorte les richesses archéologiques du sol français.