Il est juste, sur le plan moral, comme sur le plan économique, que nous aidions les pays du tiers-monde à s'aider eux-mêmes. L'assistance matérielle dont ils ont besoin peut et doit prendre de nombreuses formes et passer par de nombreux canaux tant publics que privés. Notre but est de les aider à développer leur économie, exploiter leur ressources et instruire leurs populations. Quand c'est possible, nous devons également contribuer à essayer de résoudre les problèmes politiques brûlants — locaux et régionaux — qui les détournent de leurs autres tâches urgentes. Il est évident que ni la France, ni le Royaume-Uni, ni même les Européens ensemble, ne peuvent s'attaquer seuls à ces problèmes. Nous devons agir avec les autres grandes puissances économiques de l'Ouest, et particulièrement avec les États-Unis et le Japon. Heureusement, nous disposons à cette fin d'un instrument informel, à savoir le sommet économique annuel, grâce à la clairvoyance du président Giscard d'Estaing qui en a eu l'initiative à Rambouillet en 1975. Et nous devons y impliquer les pays producteurs de pétrole — qu'on appelle quelquefois les « pays nouvellement enrichis ». La pression qu'ils exercent sur les prix mondiaux de l'énergie a beaucoup alourdi la charge des pays pauvres depuis dix ans et réduit d'autant les possibilités d'aide des pays industrialisés. Ces problèmes feront l'objet d'une activité de plus en plus intense au cours des douze mois qui viennent et des années qui suivront.