Nous crûmes d'abord [...] que le romantisme, en matière d'écriture, ne s'appliquait qu'au théâtre, et qu'il se distinguait du classique parce qu'il se passait des unités. C'était clair ; Shakespeare, par exemple, fait voyager les gens de Rome à Londres, et d'Athènes à Alexandrie, en un quart d'heure ;
ses héros vivent dix ou vingt ans dans un entr'acte ; ses héroïnes, anges de vertu pendant toute une scène, n'ont qu'à passer dans la coulisse pour reparaître mariées, adultères, veuves et grand'mères.
Voilà, disions-nous, le romantique.
[...] Le romantisme n'était autre chose que l'alliance du
fou et du sérieux, du grotesque et du terrible, du bouffon et de l'horrible, autrement dit, si vous l'aimez mieux,
de la comédie et de la tragédie.