Le
Bildungsroman ou « roman d'apprentissage » nait en Allemagne
au XVIII
e siècle. C'est un type de roman qui raconte
l'histoire d'un
jeune héros plein d'idéaux, confronté à la
réalité
de la société. Au XVIII
e siècle et chez les romantiques, le
héros fait l'expérience de l'amour, de l'amitié, de la déception,
et en tire une
conception de la vie.
Chez les réalistes, le héros est souvent un jeune
provincial
naïf qui arrive à Paris pour
faire fortune. Il est alors confronté
à une société
hostile,
brutale, souvent
immorale : le héros
sort de ses expériences
désabusé.
Chez Flaubert, dans
Madame Bovary ou encore
L'Éducation
sentimentale, le narrateur se moque des grands sentiments
romantiques à travers ses héros et héroïnes, qui ne tirent
aucun enseignement de leurs échecs successifs. Le roman
d'apprentissage est alors
détourné.
Texte B
Guy de Maupassant, Pierre et Jean
Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non pas à nous
montrer la photographie banale de la vie, mais à nous
en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus
probante que la réalité même.
Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un
volume au moins par journée, pour énumérer les multitudes
d'incidents insignifiants qui emplissent notre
existence.
Un choix s'impose donc, — ce qui est une première
atteinte à la théorie de toute la vérité. […]
Faire vrai consiste donc à donner l'illusion complète
du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non
à les transcrire servilement dans le pêle‑mêle de leur
succession.
J'en conclus que les Réalistes de talent devraient s'appeler
plutôt des Illusionnistes.