Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Chapitre 1.8
Texte B
Exclusivité numérique

Guy de Maupassant, Bel‑Ami (1885)

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Texte

Georges Duroy, jeune journaliste arriviste, gravit les échelons de La Vie française, journal dont le propriétaire est M. Walter. Celui‑ci décide de le nommer chef de la rubrique « Échos », en remplacement de M. Boisregard.

M. Walter, qui appréciait [Boisregard] cependant, avait souvent désiré un autre homme pour lui confier les Échos, qui sont, disait‑il, la mœlle du journal. C'est par eux qu'on lance les nouvelles, qu'on fait courir les bruits, qu'on agit sur le public et sur la rente1. Entre deux soirées mondaines, il faut savoir glisser, sans avoir l'air de rien, la chose importante, plutôt insinuée que dite. Il faut, par des sous‑entendus, laisser deviner ce qu'on veut, démentir de telle sorte que la rumeur s'affirme, ou affirmer de telle manière que personne ne croie au fait annoncé. Il faut que, dans les échos, chacun trouve, chaque jour, une ligne au moins qui l'intéresse, afin que tout le monde les lise. [...]

L'homme qui les dirige et qui commande au bataillon des reporters doit être toujours en éveil, et toujours en garde, méfiant, prévoyant, rusé, alerte et souple, armé de toutes les astuces et doué d'un flair infaillible pour découvrir la nouvelle fausse du premier coup d'œil, pour juger ce qui est bon à dire et bon à celer2, pour deviner ce qui portera sur le public ; et il doit savoir le présenter de telle façon que l'effet en soit multiplié. [...].

Duroy devait faire l'affaire en perfection, et il complétait admirablement la rédaction de cette feuille3 « qui naviguait sur les fonds4 de l'État et sur les bas‑fonds de la politique », selon l'expression de Norbert de Varenne.

Les inspirateurs et véritables rédacteurs de La Vie française étaient une demi‑douzaine de députés intéressés dans toutes les spéculations que lançait ou que soutenait le directeur. On les nommait à la Chambre « la bande à Walter » et on les enviait parce qu'ils devaient gagner de l'argent avec lui et par lui.

Forestier, rédacteur politique, n'était que l'homme de paille5 de ces hommes d'affaires ; l'exécuteur des intentions suggérées par eux. Ils lui soufflaient ses articles de fond qu'il allait toujours écrire chez lui « pour être tranquille », disait‑il.

Mais, afin de donner au journal une allure littéraire et parisienne, on y avait attaché deux écrivains célèbres en des genres différents, Jacques Rival, chroniqueur d'actualité, et Norbert de Varenne, poète et chroniqueur fantaisiste [...].

Puis on s'était procuré, à bas prix, des critiques d'art, de peinture, de musique, de théâtre, un rédacteur criminaliste et un rédacteur hippique, parmi la grande tribu mercenaire des écrivains à tout faire. Deux femmes du monde, « Domino6 rose » et « Patte blanche », envoyaient des variétés mondaines, traitaient les questions de mode, de vie élégante, d'étiquette, de savoir‑vivre, et commettaient des indiscrétions sur les grandes dames.

Et La Vie française « naviguait sur les fonds et bas‑fonds », manœuvrée par toutes ces mains différentes.
Partie I, chapitre 6.
1. Le cours de la bourse.
2. Tenir secret.
3. Journal (métonymie).
4. L'argent.
5. Prête‑nom, personne qui agit à la place d'une autre qui veut rester discrète.
6. Cape à capuchon portée dans les bals masqués.
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Doc. 

Jean Béraud, La salle de
rédaction du Journal des
débats (détail), 1889, huile sur
toile, musée d'Orsay, Paris
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Jean Béraud, La salle de rédaction du Journal des débats (détail), 1889, huile sur toile, musée d'Orsay, Paris.
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Questions

1. Quelle vision cet extrait donne‑t‑il de la presse et de la politique ?

2.
Grammaire
Analysez la proposition subordonnée relative, puis reformulez‑la sous forme d'adjectif.
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