Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
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Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
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Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
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Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
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Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
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Chapitre 1.8
Texte 1

Stendhal, La Chartreuse de Parme (1839)

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Texte

Audio

Crédits : Lelivrescolaire.fr

Le jeune Fabrice Del Dongo rêve de gloire militaire. Il a fui son pays, l'Italie, pour se lancer à l'aventure. Il se retrouve sur le champ de bataille de Waterloo et rêve d'apercevoir l'Empereur Napoléon Ier.

La Chartreuse de Parme


Tout à coup le maréchal des logis cria à ses hommes :

– Vous ne voyez donc pas l'Empereur, s… ! Sur‑le‑champ l'escorte cria vive l'Empereur ! à tue‑tête. On peut penser si notre héros regarda de tous ses yeux, mais il ne vit que des généraux qui galopaient, suivis, eux aussi, d'une escorte. Les longues crinières pendantes que portaient à leurs casques des dragons1 de la suite l'empêchèrent de distinguer les figures. Ainsi, je n'ai pu voir l'Empereur sur un champ de bataille, à cause des ces maudits verres d'eau‑de‑vie2 ! Cette réflexion le réveilla tout à fait.

On redescendit dans un chemin rempli d'eau, les chevaux voulurent boire.

– C'est donc l'Empereur qui a passé là ? dit‑il à son voisin.

– Eh certainement, celui qui n'avait pas d'habit brodé. Comment ne l'avezvous pas vu ? lui répondit le camarade avec bienveillance. Fabrice eut grande envie de galoper après l'escorte de l'Empereur et de s'y incorporer. Quel bonheur de faire réellement la guerre à la suite de ce héros ! C'était pour cela qu'il était venu en France. « J'en suis parfaitement le maître, se dit‑il, car enfin, je n'ai d'autre raison pour faire le service que je fais, que la volonté de mon cheval qui s'est mis à galoper pour suivre ces généraux. »

Ce qui détermina Fabrice à rester, c'est que les hussards3 ses nouveaux camarades lui faisaient bonne mine ; il commençait à se croire l'ami intime de tous les soldats avec lesquels il galopait depuis quelques heures. Il voyait entre eux et lui cette noble amitié du Tasse4 et de l'Arioste4. […]

Le soleil était déjà fort bas, et il allait se coucher lorsque l'escorte, sortant d'un chemin creux, monta une petite pente de trois ou quatre pieds pour entrer dans une terre labourée. Fabrice entendit un petit bruit singulier tout près de lui ; il tourna la tête, quatre hommes étaient tombés avec leurs chevaux ; le général lui‑même avait été renversé, mais il se relevait tout couvert de sang. Fabrice regardait les hussards jetés par terre : trois faisaient encore quelques mouvements convulsifs, le quatrième criait : Tirez‑moi de dessous. Le maréchal des logis et deux ou trois hommes avaient mis pied à terre pour secourir le général qui, s'appuyant sur son aide de camp, essayait de faire quelques pas ; il cherchait à s'éloigner de son cheval qui se débattait renversé par terre, et lançait des coups de pied furibonds.

Le maréchal des logis s'approcha de Fabrice. À ce moment, notre héros entendit dire derrière lui et tout près de son oreille : C'est le seul qui puisse encore galoper. Il se sentit saisir les pieds ; on les élevait en même temps qu'on lui soutenait le corps par‑dessous les bras ; on le fit passer par‑dessus la croupe de son cheval, puis on le laissa glisser jusqu'à terre, où il tomba assis.
Livre I, chapitre 3.
1. Cavaliers.
2. Afin d'être accepté par les soldats auxquels il s'est joint, Fabrice leur a offert de l'alcool et en a bu lui‑même.
3. Militaires.
4. Poètes épiques de la Renaissance italienne.
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Éclairage

Cet extrait est un exemple de « réalisme subjectif » :

"Stendhal promène son lecteur en tout sens sur le terrain des affrontements, à la suite de Fabrice Del Dongo, qui, cherchant à découvrir où ils se tiennent, n'y participera finalement jamais. Stendhal n'évoque les mouvements de troupes et les autres faits objectifs de la bataille que pour autant, seulement, que Fabrice y soit impliqué."
Philippe Mongin,
« Waterloo ou la pluralité des interprétations », Littératures, 2012.

Pour mieux en percevoir la particularité, vous pouvez le comparer avec l'extrait de Musset .
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Ressource complémentaire

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Questions

1. Quelle image du héros et de la guerre napoléonienne est donnée dans ce passage ?

2.
Grammaire
Reformulez la phrase soulignée de manière à obtenir une proposition subordonnée circonstancielle de conséquence, que vous analyserez.
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