Français 1re

Rejoignez la communauté !
Co-construisez les ressources dont vous avez besoin et partagez votre expertise pédagogique.
Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
Langue
Outils d’analyse
Méthode
Annexes
Révisions
Chapitre 3.4
Texte 2

Denis Diderot, Le Père de famille (1758)

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Texte

Audio

Crédits : Lelivrescolaire.fr

Inquiet pour son fils Saint‑Albin qui désire épouser une femme sans fortune, le Père de famille a chargé le Commandeur, son beau‑frère, de l'en dissuader.

SAINT‑ALBIN. – […] Sophie sera ma femme.

LE COMMANDEUR. – Ta femme ?

SAINT‑ALBIN. – Oui, ma femme.

LE COMMANDEUR. – Une fille de rien !

SAINT‑ALBIN. – Qui m'a appris à mépriser tout ce qui vous enchaîne et vous avilit1.

LE COMMANDEUR. – N'as‑tu point de honte ?

SAINT‑ALBIN. – De la honte ?

LE COMMANDEUR. – Toi, fils de Monsieur d'Orbesson ! Neveu du commandeur d'Auvilé !

SAINT‑ALBIN. – Moi, fils de Monsieur d'Orbesson, et votre neveu.

LE COMMANDEUR. – Voilà donc les fruits de cette éducation merveilleuse dont ton père était si vain ? Le voilà ce modèle de tous les jeunes gens de la cour et de la ville ?… Mais tu te crois riche peut‑être ? […] Sais‑tu ce qui te revient du bien de ta mère ?

SAINT‑ALBIN. – Je n'y ai jamais pensé ; et je ne veux pas le savoir.

LE COMMANDEUR. – Écoute. C'était la plus jeune de six enfants que nous étions ; et cela dans une province où l'on ne donne rien aux filles. Ton père, qui ne fut pas plus sensé que toi, s'en entêta et la prit2. Mille écus de rente à partager avec ta sœur, c'est quinze cents francs pour chacun ; voilà toute votre fortune.

SAINT‑ALBIN. – J'ai quinze cents livres de rente ?

LE COMMANDEUR. – Tant qu'elles peuvent s'étendre.

SAINT‑ALBIN. – Ah, Sophie ! Vous n'habiterez plus sous un toit3 ! Vous ne sentirez plus les atteintes de la misère. J'ai quinze cents livres de rente !

LE COMMANDEUR. – Mais tu peux en attendre vingt‑cinq mille de ton père, et presque le double de moi. Saint‑Albin, on fait des folies ; mais on n'en fait pas de plus chères.

SAINT‑ALBIN. Et que m'importe la richesse, si je n'ai pas celle avec qui je la voudrais partager ?

LE COMMANDEUR. – Insensé !

SAINT‑ALBIN. – Je sais. C'est ainsi qu'on appelle ceux qui préfèrent à tout une femme jeune, vertueuse et belle ; et je fais gloire d'être à la tête de ces fous‑là.
Acte II, scène 8.
1. Abaisse, dégrade.
2. Pour épouse.
3. Dans une chambre sous les toits.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Doc.

Placeholder pour Jean-Baptiste Greuze, La
Malédiction du père, le fils
puni, 1777, huile sur toile,
130 x 163 cm, musée du Louvre,
Paris.Jean-Baptiste Greuze, La
Malédiction du père, le fils
puni, 1777, huile sur toile,
130 x 163 cm, musée du Louvre,
Paris.
Le zoom est accessible dans la version Premium.
Jean‑Baptiste Greuze, La Malédiction du père, le fils puni, 1777, huile sur toile, 130 x 163 cm, musée du Louvre, Paris.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Ressource complémentaire

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Questions

1. Comment ce dialogue met‑il en lumière deux conceptions du mariage ?

2.
Grammaire
Étudiez la proposition subordonnée circonstancielle dans la phrase soulignée.
Afficher la correction

Une erreur sur la page ? Une idée à proposer ?

Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.

Oups, une coquille

j'ai une idée !

Nous préparons votre pageNous vous offrons 5 essais

Yolène
Émilie
Jean-Paul
Fatima
Sarah
Utilisation des cookies
Lors de votre navigation sur ce site, des cookies nécessaires au bon fonctionnement et exemptés de consentement sont déposés.