Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Chapitre 3.4
Texte 3

Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (1784)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

Figaro et Suzanne se marient. Le comte Almaviva espère pouvoir profiter des charmes de la fiancée de son valet avant le mariage. Figaro apprend que Suzanne a rendez‑vous avec son maitre, mais il ne sait pas qu'il s'agit d'un piège, élaboré par Suzanne et la comtesse, pour humilier le comte.

Le Mariage de Figaro - Beaumarchais

FIGARO, seul, se promenant dans l'obscurité, dit du ton le plus sombre. – Ô femme ! femme ! femme ! créature faible et décevante1 ! … nul animal créé ne peut manquer à son instinct : le tien est‑il donc de tromper ? Après m'avoir obstinément refusé quand je l'en pressais devant sa maîtresse ; à l'instant qu'elle me donne sa parole ; au milieu même de la cérémonie… Il riait en lisant2, le perfide ! et moi, comme un benêt… Non, monsieur le comte, vous ne l'aurez pas… vous ne l'aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! … noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez‑vous fait pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus : du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu, perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes ; et vous voulez jouter3 ! … On vient… C'est elle… Ce n'est personne. – La nuit est noire en diable, et me voilà faisant le sot métier de mari, quoique je ne le sois qu'à moitié4 ! (Il s'assied sur un banc.) Est‑il rien de plus bizarre que ma destinée ! Fils de je ne sais pas qui ; volé par des bandits ; élevé dans leurs moeurs, je m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête ; et partout je suis repoussé ! J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie ; et tout le crédit5 d'un grand seigneur peut à peine me mettre à la main une lancette6 vétérinaire ! – Las d'attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre : me fussé‑je mis une pierre au cou ! […] Il s'élève une question sur la nature des richesses ; et, comme il n'est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n'ayant pas un sou, j'écris sur la valeur de l'argent, et sur son produit net : aussitôt je vois, du fond d'un fiacre, baisser pour moi le pont d'un château fort7, à l'entrée duquel je laissai l'espérance et la liberté. (Il se lève.) Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. (Il se rassied.)
Acte V, scène 3.
1. Trompeuse.
2. Suzanne a transmis une lettre au comte pour lui donner rendez‑vous.
3. Rivaliser.
4. La nuit de noces n'a pas encore eu lieu.
5. Influence.
6. Scalpel.
7. Les prisons sont souvent d'anciens châteaux forts, comme la prison de la Bastille, à Paris.
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Doc. 

Placeholder pour Mozart, Les Noces de Figaro, mise en scène de
Jean-Louis Martinoty au théâtre des ChampsÉlysées,
Paris, 2009, avec Vito Priante (Figaro).Mozart, Les Noces de Figaro, mise en scène de
Jean-Louis Martinoty au théâtre des ChampsÉlysées,
Paris, 2009, avec Vito Priante (Figaro).
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Mozart, Les Noces de Figaro, mise en scène de Jean‑Louis Martinoty au théâtre des Champs‑Élysées, Paris, 2009, avec Vito Priante (Figaro).
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Éclairage

Victime de la censure, cette comédie satirique critiquant les privilèges de l'Ancien Régime ne sera représentée qu'en 1784, après de nombreux remaniements imposés.
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Questions

1. Comment le dépit amoureux se transforme‑t‑il en critique sociale ?

2.
Grammaire
Étudiez la négation dans le passage souligné.
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