Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Chapitre 3.4
Texte B
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Michel‑Jean Sedaine, Le Philosophe sans le savoir (1765)

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Texte

La signature d'un contrat de mariage est l'occasion pour un père de révéler à son fils son véritable statut social.

M. VANDERK FILS. – Mon père, on vient de lire le contrat de mariage de ma sœur : nous l'avons tous signé. Quel nom avez‑vous donc pris ? et quel nom m'avez‑vous fait prendre ?

M. VANDERK PÈRE. – Le vôtre.

M. VANDERK FILS. – Le mien ! Est‑ce que celui que je porte ?…

M. VANDERK PÈRE. – Ce n'est qu'un surnom.

M. VANDERK FILS. – Vous êtes titré de1 chevalier, d'ancien baron de Salvières, de Clavières, de…

M. VANDERK PÈRE. – Je le suis.

M. VANDERK FILS. – Vous êtes donc gentilhomme ?

M. VANDERK PÈRE. – Oui.

M. VANDERK FILS. – Oui !?

M. VANDERK PÈRE. – Vous doutez de ce que je dis ?

M. VANDERK FILS. – Non, mon père ; mais est‑il possible ?

M. VANDERK PÈRE. – Il n'est pas possible que je sois gentilhomme !

M. VANDERK FILS. – Je ne dis pas cela. Mais est‑il possible, fussiez‑vous le plus pauvre des nobles, que vous ayez pris un état2 ?

M. VANDERK PÈRE. – [...] Si vous étiez moins raisonnable, je ne vous confierais pas l'histoire de ma jeunesse, et la voici. Votre mère, fille d'un gentilhomme voisin, a été ma seule et unique passion. Dans l'âge où l'on ne choisit pas, j'ai eu le bonheur de bien choisir. Un jeune officier, venu en quartier d'hiver3 dans la province, trouva mauvais qu'un enfant de seize ans, c'était mon âge, attirât les attentions d'un autre enfant : votre mère n'avait pas douze ans. Il me traita avec une hauteur… Je ne le supportai pas ; nous nous battîmes.

M. VANDERK FILS. – Vous vous battîtes ?

M. VANDERK PÈRE. – Oui, mon fils.

M. VANDERK FILS. – Au pistole ?

M. VANDERK PÈRE. – Non, à l'épée. Je fus forcé de quitter4 la province : votre mère me jura une constance qu'elle a eue toute sa vie ; je m'embarquai. Un bon Hollandais, propriétaire du bâtiment5 sur lequel j'étais, me prit en affection. Nous fûmes attaqués, et je lui fus utile [...]. Le bon marchand m'associa à son commerce ; il m'offrit sa nièce et sa fortune. Je lui dis mes engagements ; il m'approuve. Il part, il obtient le consentement des parents de votre mère [...]. Nous nous marions ; le bon Hollandais mourut dans mes bras ; je pris, à sa prière, et son nom et son commerce. Le ciel a béni ma fortune, je ne veux pas être plus heureux ; je suis estimé [...]. Pour vous, mon fils, vous serez digne de moi et de vos aïeux : j'ai déjà remis dans notre famille tous les biens que la nécessité de servir le prince avait fait sortir des mains de nos ancêtres ; ils seront à vous, ces biens. Et si vous pensez que j'aie fait par le commerce une tache à leur nom, c'est à vous de l'effacer ; mais dans un siècle aussi éclairé que celui-ci, ce qui peut procurer la noblesse n'est pas capable de l'ôter.
Acte II, scène 4.
1. Vous portez comme titres de noblesse.
2. Pris une profession, décidé de travailler.
3. Lieu où sont logées des militaires pendant l'hiver.
4. Le duel est alors interdit.
5. Navire.
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Doc.

Placeholder pour William Hogarth, Le Contrat de
mariage, 1743, huile sur toile,
70 × 91 cm, National Gallery,
LondresWilliam Hogarth, Le Contrat de
mariage, 1743, huile sur toile,
70 × 91 cm, National Gallery,
Londres
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William Hogarth, Le Contrat de mariage, 1743, huile sur toile, 70 × 91 cm, National Gallery, Londres.
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Questions

1. Quel est l'intérêt du dialogue théâtral dans ce questionnement sur la société ?

2. Grammaire Étudiez la proposition subordonnée circonstancielle dans le passage souligné.
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