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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
Langue
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Chapitre 1.13
Histoire littéraire

Le Nouveau Roman

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Carte d'identité
Origine

Après les innovations formelles de Proust et Joyce au début du XXe siècle, le Nouveau Roman va plus loin dans la rupture avec les formes traditionnelles du récit réaliste.

Contexte

Le Nouveau Roman nait après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et en même temps que les expérimentations formelles du théâtre de l'absurde (voir ).

Notions-clés

Rejet des codes, objets, flux de conscience, soupçon, travail de l'écriture.
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SarrauteNathalie
Sarraute
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Nathalie Sarraute
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Michel Butor
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Robbe-Grillet
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Alain Robbe-Grillet
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Marguerite Duras
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Simon
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Claude Simon
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Naissance du Nouveau Roman
Le Nouveau Roman nait au milieu des années 1950 autour d'une maison d'édition, Les Éditions de Minuit, et de son éditeur, Jérôme Lindon. Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Nathalie Sarraute, Samuel Beckett, Marguerite Duras ou encore Michel Butor estiment que, suite à l'effondrement de toutes les valeurs et certitudes provoqué par la Seconde Guerre mondiale, il est nécessaire de remettre en cause le modèle romanesque tel qu'il a été hérité du XIXe siècle. À un monde nouveau, celui de l'après-guerre, doivent correspondre des formes romanesques nouvelles, marquées par l'impossibilité d'accéder à quelque certitude que ce soit et l'incapacité des mots à pouvoir dire le monde.

Si le surréalisme est né de la guerre de 1914, ce qui s'est passé après la dernière guerre est lié à Auschwitz. Il me semble qu'on l'oublie souvent quand on parle du “Nouveau Roman”. […] Toutes les idéologies s'étaient disqualifiées. L'humanisme, c'était fini.
Claude Simon, interview donnée à Libération en 1989.
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La mort de l'intrigue
Pour Nathalie Sarraute, nous sommes entrés dans « l'ère du soupçon », dans laquelle les lecteurs et les lectrices ne veulent plus avoir l'impression qu'on leur raconte des histoires.

Dans la continuité des explorations de Proust et de Joyce, le Nouveau Roman s'intéresse aux flux de conscience. Sarraute propose la notion de tropismes pour parler de ces « moments indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience ; ils sont à l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver » (L'Ère du soupçon).

Est ainsi rejetée la vision du roman nécessairement fondé sur une intrigue et reposant sur une chronologie claire. Au contraire, des descriptions minutieuses se développent, empêchant la progression de l'intrigue. La chronologie peut être brouillée par la répétition des mêmes scènes (voir ).

Texte A

Si l'heure du romanesque est vraiment passée et que le roman doive malgré tout durer, ce sera évidemment sous la forme d'un roman sans romanesque. Ce à quoi il nous faut renoncer maintenant, c'est à la vieille définition : « Écrire un roman c'est raconter une histoire. » Il n'est pas certain que l'anecdote doive tout a fait disparaître (probablement d'ailleurs n'est-ce pas possible), mais, de même que le personnage, elle perdra progressivement de son importance, s'amenuisera de plus en plus. […] Non, le roman a perdu lui-même la confiance qu'il avait dans sa propre anecdote : elle ne peut plus lui servir de soutien. S'il veut survivre, il faudra bien qu'il en cherche un autre.
Tous les éléments techniques du récit – emploi systématique du passé simple et de la troisième personne, adoption sans condition du déroulement chronologique, intrigues linéaires, courbe régulière des passions, tension de chaque épisode vers une fin, etc. –, tout visait à imposer l'image d'un univers stable, cohérent, continu, univoque, entièrement déchiffrable.
Alain Robbe-Grillet
Pour un nouveau roman, Les Éditions de Minuit, 1963.
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La mort du personnage
Le Nouveau Roman remet en question la nécessité de s'identifier aux personnages. Le recours à la focalisation externe amoindrit les fonctions du narrateur ou de la narratrice.

Les objets de la vie quotidienne deviennent des protagonistes, à la place des personnages. Ces derniers deviennent inconsistants, inutiles : souvent, ils n'ont pas d'identité clairement définie et ils sont, par exemple, nommés par des initiales. Dans La Jalousie de Robbe-Grillet, on ne sait rien du narrateur : il est réduit à un regard (voir ).

Le récit n'est plus l'écriture d'une aventure, mais l'aventure d'une écriture.
Jean Ricardou, Pour une théorie du nouveau roman, Éditions Seuil, 1971.
Texte B

En fait, les créateurs de personnages, au sens traditionnel, ne réussissent plus à nous proposer que des fantoches auxquels eux-mêmes ont cessé de croire. Le roman de personnages appartient bel et bien au passé, il caractérise une époque : celle qui marqua l'apogée de l'individu.
Peut-être n'est-ce pas un progrès, mais il est certain que l'époque actuelle est plutôt celle du numéro matricule. […] Avoir un nom, c'était très important sans doute au temps de la bourgeoisie balzacienne. […]
Notre monde, aujourd'hui, est moins sûr de lui-même, plus modeste peut-être puisqu'il a renoncé à la toute-puissance de la personne, mais plus ambitieux aussi puisqu'il regarde au-delà. Le culte exclusif de « l'humain » a fait place à une prise de conscience plus vaste, moins anthropocentriste.
Alain Robbe-Grillet
Pour un nouveau roman, Les Éditions de Minuit, 1963.
Doc. 1
Kasimir Malevitch, Buste de femme
Placeholder pour Kasimir Malevitch, Buste de femme, vers 1933, huile sur boisKasimir Malevitch, Buste de femme, vers 1933, huile sur bois
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Kasimir Malevitch, Buste de femme, vers 1933, huile sur bois, 73 x 52,8 cm, musée national russe, Saint-Pétersbourg, Russie.
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Des œuvres destabilisantes
Les écrivains et écrivaines du Nouveau Roman donnent à voir le travail de l'écriture.

Ils nous incitent à sortir de notre confort habituel : par cette révolution romanesque, nous sommes impliqué(e)s dans la création du sens. Cette révolution romanesque suscite donc une démarche active de notre part.
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Questions

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Comprendre


1. Texte A
a. À quoi Robbe-Grillet recommande-t-il de renoncer ?

b. Pourquoi ?

2. Texte B Comment comprenez-vous l'expression « notre époque actuelle est plutôt celle du numéro matricule »  ?
Retenir


3. Quiz numérique Vérifiez votre compréhension de la leçon en effectuant le .

4. Activité d'appropriation Choisissez un extrait parmi les textes du chapitre. Pourquoi serait‑il difficile de l'adapter au cinéma ?

5. Carte mentale Complétez la carte proposée ou réalisez la vôtre sur . Pour compléter la carte, cliquez sur l'image et utilisez notre outil dessin !

carte mentale, le nouveau roman
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6. Fermez le manuel et expliquez le cours.
Enregistreur audio
QCU et QCM

Question 1 Parmi ces écrivains et écrivaines, lesquels appartiennent au Nouveau Roman ?





Question 2 Que remet en cause le Nouveau Roman ?





Question 3 Comment Nathalie Sarraute appelle‑t‑elle les moments à la limite de la conscience, que le Nouveau Roman tente de retranscrire ?




Question 4 Selon Robbe‑Grillet, le Nouveau Roman est…



Question 5 Selon Ricardou, le Nouveau Roman est…



Question 6 Dans le Nouveau Roman, la chronologie du récit est linéaire.



Question 7 Le Nouveau Roman nécessite une lecture active de la part des lecteurs et des lectrices.

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