Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
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Chapitre 1.3
Texte 4

François Rabelais, Gargantua (1534)

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Texte

Gargantua Audio

Crédits : Henri Saint-Macary/Lelivrescolaire.fr

Alors que des soldats ennemis pillent les vignes d'une abbaye, un moine, Frère Jean des Entommeurs, les attaque à l'aide de son bâton de la croix.

Aux uns, il écrabouillait la cervelle, à d'autres, il brisait les bras et les jambes, à d'autres, il démettait les vertèbres du cou, à d'autres, il disloquait les reins, effondrait le nez, pochait les yeux, fendait les mâchoires, enfonçait les dents dans la gueule, défonçait les omoplates, meurtrissait les jambes, déboitait les fémurs, débezillait les fauciles.

Si l'un d'eux cherchait à se cacher au plus épais des ceps1, il lui froissait toute l'arête du dos et lui cassait les reins comme à un chien.

Si un autre cherchait son salut en fuyant, il lui faisait voler la tête en morceaux en le frappant à la suture occipito‑pariétale.

Si un autre grimpait à un arbre, croyant y être en sécurité, avec son bâton, il l'empalait par le fondement2.

Si quelque ancienne connaissance lui criait : « Ah ! Frère Jean, mon ami, Frère Jean, je me rends !

– Tu y es, disait‑il, bien forcé, mais tu rendras du même coup ton âme à tous les diables ! »

Et sans attendre, il lui assénait une volée. Et si quelqu'un se trouvait suffisamment flambant de témérité pour vouloir lui résister en face, c'est alors qu'il montrait la force de ses muscles, car il lui transperçait la poitrine à travers le médiastin et le cœur. À d'autres, qu'il frappait au défaut des côtes, il retournait l'estomac et ils en mouraient sur‑le‑champ. À d'autres, il crevait si violemment le nombril, qu'il leur en faisait sortir les tripes. À d'autres, il perçait le boyau du cul entre les couilles. Croyez bien que c'était le plus horrible spectacle qu'on ait jamais vu. […]

Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient sans mourir. Les uns mouraient en parlant, les autres parlaient en mourant.

D'autres criaient à voix haute : « Confession ! Confession ! Je confesse ! Ayez Pitié ! Entre vos mains !3 »

Le cri des blessés était si grand que le prieur de l'abbaye sortit avec tous ses moines  ; quand ils aperçurent ces blessés à mort, ils en confessèrent quelquesuns. Mais, pendant que les prêtres prenaient le temps de confesser, les petits moinillons coururent à l'endroit où se trouvait Frère Jean et lui demandèrent en quoi il désirait leur aide. Il leur répondit qu'ils n'avaient qu'à égorgeter ceux qui étaient tombés à terre. Alors, laissant leurs grandes capes sur le pied de vigne le plus proche, ils commencèrent à égorgeter et achever ceux qu'il avait déjà abattus. Savez‑vous avec quelles armes ? Avec de beaux canifs, de ces petits demi‑couteaux avec lesquels les petits enfants de notre pays cernent les noix.
Chapitre 27, français modernisé par Guy Dermerson
© Éditions du Seuil, 1995.
1. Tronc d'un pied de vigne.
2. Anus.
3. En latin dans le texte original.
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Doc.

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de GargantuaIllustration
de Gargantua
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Albert Dubout, illustration de Gargantua, collection des « Grands Textes Humoristiques », Éditions Kra, 1931.
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Questions

1. Quelles sont les fonctions de cette scène de combat ?

2.
Grammaire
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