Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
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Chapitre 1.14
Texte 4

Philippe Jaenada, La petite femelle (2015)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

Dans le premier chapitre, le narrateur présente son projet : rétablir la vérité quant à la vie de Pauline Dubuisson, une jeune fille de 24 ans qui a assassiné son ancien petit‑ami.

La petite femelle


Une fille sans âme, une garce, un monstre. Une meurtrière qui a tué plus qu'un homme, qui a tué la pureté. Mauvaise, féroce, perverse, diabolique, insensible, amorale, tous ces mots lui ont été appliqués, plutôt jetés dessus, dans la presse et dans les rues, partout en France. Madeleine Jacob, chroniqueuse judiciaire sans pincettes ni scrupules1, a écrit dans Libération […] : Orgueilleuse, obstinée, sensuelle, égoïste, méchante et comédienne. Tout cela se lit au premier regard sur le visage pâle, émacié, de Pauline Dubuisson. C'est bien de se contenter du premier regard, Madeleine, ça évite de perdre du temps avec les traînées3 dans son genre. […]

Car je ne crois pas qu'elle ait été mauvaise, perverse, insensible et cruelle, comme on l'a si souvent dit : je crois même qu'elle était l'opposé de tout cela. Je n'en suis pas sûr, car elle est avant tout déroutante, difficile à cerner, à comprendre, si l'on s'en tient aux témoignages de ceux qui l'ont connue, même les plus proches : les images qu'ils donnent de Pauline sont contradictoires, voire souvent contraires, et dressent d'elle, juxtaposées, un portrait impossible — ça ne colle pas, c'est comme si Machin et Bidule, les deux frères de Tartenpionne, vous jurent l'un qu'elle est brune et l'autre qu'elle est chauve. Il faut que j'essaie de savoir. […]

Ce qu'il faut surtout, pour parler technique, c'est que je n'invente rien, ne truque rien, là aussi elle a eu sa dose. Que je m'efforce d'être le plus précis, le plus juste, le plus fidèle qu'on puisse être si loin dans son futur. (Pas question de prétendre détenir une quelconque vérité, je suis un petit gars simple et modeste, mais juste : ne pas raconter de salades […].) Je suis l'ami de la fiction, je le jure […], mais qu'on s'approprie l'existence et l'âme de quelqu'un et qu'on en fasse ce qu'on veut, je ne sais pas, ça me gêne un peu. Dans le roman La Ravageuse, publié près de trente ans après la mort de Pauline, Jean‑Marie Fitère la fait parler à la première personne, et invente les trois quarts de sa vie et de ses pensées. C'est le coup de main de l'artiste à la pauvre et simple mortelle – « J'ai arrangé un peu la réalité mais c'est pour ton bien, si tu étais là tu me remercierais ». […] Ce qu'on a dit et ce qu'on dit encore parfois (donc) de la vie de Pauline Dubuisson est plus faux que faux – pas de bol ; je n'aimerais pas que ça arrive à ma mère, ni à moi : Philippe Jaenada, saltimbanque au cœur tendre, était un grand amateur de vodka‑fraise et de courses de cochons. Pour essayer de ne trahir ni Pauline, ni mon projet, il faut que je sois rigoureux et – comme un petit chercheur en blouse blanche (au cœur tendre, allez) qui baisse le nez sur son microscope – soucieux des détails. Où se trouve le diable3, paraît‑il.
© Éditions Julliard.
1. Doutes.
2. Prostituées (familier).
3. L'expression « le diable est dans les détails » signifie que les détails peuvent causer des ennuis importants.
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Doc. 

Placeholder pour Procès de Pauline Dubuisson,
novembre 1953Procès de Pauline Dubuisson,
novembre 1953
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Procès de Pauline Dubuisson, novembre 1953.
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Ressource complémentaire

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Questions

1. Comment le narrateur présente‑t‑il son projet biographique ?

2.
Grammaire
Analysez la proposition subordonnée relative dans la phrase soulignée.
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