Orthographe
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Dictées

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Sujet 1

Si je suis destiné à vivre, je représenterai dans ma personne, représentée dans mes Mémoires, les principes, les idées, les événements, les catastrophes, l'épopée de mon temps, d'autant plus que j'ai vu finir et commencer un monde, et que les caractères opposés de cette fin et de ce commencement se trouvent mêlés dans mes opinions. Je me suis rencontré entre les deux siècles, comme au confluent de deux fleuves ; j'ai plongé dans leurs eaux troublées, m'éloignant à regret du vieux rivage où j'étais né, et nageant avec espérance vers la rive inconnue où vont aborder les générations nouvelles.
François‑René de Chateaubriand
Préface testamentaire, Mémoires d'outre‑tombe, 1832.

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Sujet 2

Ce sont de petits carrés de papier, misérables. Des feuilles mal venues, imprimées ou tapées à la diable. [...] On fabrique comme on peut. [...] Mais le journal paraît. Les articles suivent des routes souterraines. Quelqu'un les rassemble, quelqu'un les agence en secret. Des équipes furtives mettent en page. Les policiers, les mouchards, les espions, les dénonciateurs s'agitent, cherchent, fouinent, flairent. Le journal part sur les chemins de France. Il n'est pas grand, il n'a pas bel aspect. Il gonfle des valises usées, craquantes, disjointes. Mais chacune de ses lignes est comme rayon d'or. Un rayon de la pensée libre.
Joseph Kessel
L'Armée des ombres, 1943.

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Sujet 3

Antigone est au fond de la tombe pendue aux fils de sa ceinture, des fils bleus, des fils verts, des fils rouges qui lui font comme un collier d'enfant, et Hémon, à genoux qui la tient dans ses bras et gémit, le visage enfoui dans sa robe. On bouge un bloc encore et Créon peut enfin descendre. On voit ses cheveux blancs dans l'ombre, au fond du trou. Il essaie de relever Hémon, il le supplie.
Hémon ne l'entend pas, puis soudain [...] il lui crache au visage, et tire son épée. Créon a bondi hors de sa portée. [...] Hémon regarde ce vieil homme tremblant à l'autre bout de la caverne et, sans rien, dire, il se plonge l'épée dans le ventre et il s'étend contre Antigone, l'embrassant dans une immense flaque rouge.
Jean Anouilh
Antigone, 1944.

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Sujet 4

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. [...]
Par delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi‑même en pleurant.
Charles Baudelaire
« Les Fenêtres », Petits Poèmes en prose, 1869.

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Sujet 5

Écrire : airain.

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Victor Hugo
« Melancholia », Les Contemplations, 1856.

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Sujet 6

L'économique parfois les dévorait tout entiers. Ils ne cessaient pas d'y penser. Leur vie affective même, dans une large mesure, en dépendait étroitement. Tout donnait à penser que, quand ils étaient un peu riches, quand ils avaient un peu d'avance, leur bonheur commun était indestructible ; nulle contrainte ne semblait limiter leur amour. Leurs goûts, leur fantaisie, leur invention, leurs appétits se confondaient dans une liberté identique. Mais ces moments étaient privilégiés : il leur fallait plus souvent lutter ; aux premiers signes de déficit, il n'était pas rare qu'ils se dressent l'un contre l'autre. Ils s'affrontaient pour un rien, pour cent francs gaspillés, pour une paire de bas, pour une vaisselle pas faite.
Georges Perec
Les Choses, 1965.

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Dictées supplémentaires

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Dictée supplémentaire 1

Un peu engoncée dans mon épais tablier noir à longues manches fermé dans le dos, pas commode à boutonner, je me penche sur mon pupitre avec toutes les autres filles de ma classe, à peu près de la même taille et du même âge que moi…Nous écrivons sur une copie où chacune a d'abord inscrit en haut et à gauche son prénom et son nom, en haut et à droite la date, et au milieu le mot « Dictée » qu'il a fallu, comme le nom et la date, souligner en faisant habilement glisser sa plume le long d'une règle sans qu'il y ait de bavures. Le trait doit être parfaitement droit et net.
Nathalie Sarraute
Enfance, 1983.

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Dictée supplémentaire 2

Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. [...] J'ai profité d'un moment de bousculade pour m'échapper des mains des Allemands. J'ai suivi mes camarades, et ensuite, j'ai été accusé d'abandon de poste en présence de l'ennemi. Nous sommes passés vingt‑quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. [...] Je meurs innocent du crime d'abandon de poste qui m'est reproché. Si au lieu de m'échapper des Allemands, j'étais resté prisonnier, j'aurais encore la vie sauve. C'est la fatalité.
Extrait d'une lettre d'Henry Floch du 30 mai 1917, recueillie par Jean‑Pierre Guéno dans Paroles de Poilus, lettres et carnets du Front (1914‑1918), 1998.

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Dictée supplémentaire 3

Dès qu'on fut arrivé au Domaine, commença derrière la ferme, dans une grande prairie en pente, la course des poneys. C'était la dernière partie de la fête. [...]
Les garçons en costumes de jockeys, les fillettes en écuyères, amenaient les uns de fringants poneys enrubannés, les autres, de très vieux chevaux dociles, au milieu des cris, des rires enfantins, des paris, des longs coups de cloche. On se fût cru transporté sur la pelouse verte et taillée de quelque champ de courses en miniature. Meaulnes reconnut Daniel et les petites filles aux chapeaux de plumes qu'il avait entendus la veille dans l'allée du bois... Le reste du spectacle lui échappa, tant il était anxieux de retrouver le gracieux chapeau de roses et le grand manteau marron...
Alain‑Fournier
Le Grand Meaulnes, 1913.

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Dictée supplémentaire 4

J'étais si las de cette longue traversée, que j'aurais bien voulu débarquer à Sfax, et me rendre de là à Tunis par terre ; mais le capitaine n'osa chercher le port de Sfax, dont l'entrée est en effet dangereuse. Nous restâmes huit jours à l'ancre dans la petite Syrte, où je vis commencer l'année 1807. Sous combien d'astres, et dans combien de fortunes diverses, j'avais déjà vu se renouveler pour moi les années qui passent si vite ou qui sont si longues ! Qu'ils étaient loin de moi ces temps de mon enfance où je recevais, avec un cœur palpitant de joie, la bénédiction et les présents paternels ! [...] Ce jour, né du sein des tempêtes, ne laissait tomber sur mon front que des soucis, des regrets et des cheveux blancs.
François‑René de Chateaubriand
Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811.

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