Alors que l'armée autrichienne est aux portes de Paris, Danton parvient à remobiliser
l'Assemblée grâce à ce discours très bref, mais plein d'énergie.
Il est bien satisfaisant, messieurs, pour les ministres du peuple
libre, d'avoir à lui annoncer que la patrie va être sauvée.
Tout s'émeut, tout s'ébranle, tout brûle de combattre. Vous savez
que Verdun n'est point encore au pouvoir de vos ennemis. Vous
savez que la garnison a promis d'immoler le premier qui proposerait
de se rendre. Une partie du peuple va se porter aux frontières, une
autre va creuser des retranchements, et la troisième, avec des piques,
défendra l'intérieur de nos villes. Paris va seconder ces grands eff orts.
Les commissaires de la Commune vont proclamer, d'une manière
solennelle, l'invitation aux citoyens de s'armer et de marcher pour
la défense de la patrie.
C'est en ce moment, messieurs, que vous pouvez déclarer que la
capitale a bien mérité de la France entière. C'est en ce moment que
l'Assemblée nationale va devenir un véritable comité de guerre. [...]
Le tocsin qu'on va sonner n'est point un signal d'alarme, c'est la
charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, messieurs, il
nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et
la France est sauvée.