Une majorité de chômeurs développent, à des intensités diverses, des activités
singulièrement hétérogènes déployées dans le cadre de relations marchandes, de rapports
de travail, de services familiaux, d'engagements bénévoles, d'appartenances à des groupes
variés. Ces activités sont investies de significations multiples : chasser un temps vide et
délétère, gagner de l'argent, rendre service à son entourage, améliorer la vie de la famille,
se rendre utile, restaurer son estime de soi, résister à l'exclusion menaçante, se changer les
idées, etc. […] Au plus fort de leur affirmation, elles définissent une alternative complète
au chômage, qui s'organise de travaux informels souvent très mal payés […].