En France, le choix du lieu d'inhumation fait débat : la gauche républicaine préfère le Panthéon, la droite et l'armée l'Arc de triomphe. On opte finalement, presque au dernier moment, pour la seconde solution.
Le gouvernement s'est très heureusement décidé à sanctifier la journée du 11 novembre en la consacrant au vainqueur de la grande guerre, le soldat anonyme. […] Réclamons tout de suite pour la dépouille mortelle du Poilu sa vraie place. Ce n'est pas le Panthéon, c'est l'Arc de triomphe. […] Ce fils de toutes les mères qui n'ont pas retrouvé leur fils est bien plus qu'un grand homme : il représente la génération du sacrifice, il est le peuple entier.
Ne l'enfermez pas dans la froide solitude de ce monument devant lequel le visiteur hésite, portez‑le au sommet de l'avenue triomphante, au milieu de ces quatre arches ouvertes sur le ciel […] et que l'histoire de France semble monter vers lui, les soirs de fête, avec la foule. Songez‑y. C'est lui, l'inconnu, l'anonyme, le simple soldat, qui donne tout son sens à l'Arc de triomphe. […] Laissez le Panthéon aux écrivains, aux savants, aux hommes d'État […].