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Art et littérature - Poésie
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La littérature d’idées et la presse du XIXᵉ au XXIᵉ siècle
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Esclavage et colonisation
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Les luttes pour l’émancipation féminine
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Annexes
Fiche de révision 3

La littérature d'idées du XIXe au XXIe siècle

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Plan de cours

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I
Les différentes formes de discours argumentatif

1
Argumentation directe et indirecte

Argumentation directeArgumentation indirecte
DéfinitionL'auteur donne son point de vue de manière explicite, sans recourir à la fictionL'auteur donne son point de vue par le biais de
personnages, dans le cadre d'un récit fictif
Situation d'énonciationÉnoncé ancré dans la situation d'énonciationÉnoncé coupé de la situation d'énonciation
MoyensElle ne nécessite pas d'être décodée : elle s'appuie sur le réel et parle d'une situation précise.
Il peut y avoir des passages narratifs, mais ils servent à illustrer les arguments et se réfèrent à la réalité.
Elle est plus universelle car elle ne s'inscrit pas dans une situation réelle précise.
Elle peut permettre d'éviter la censure ou des représailles : elle nécessite d'être décodée, explicitée.
Elle implique davantage le lecteur, mais il existe un risque que le point de vue de l'auteur soit mal compris.
Types de textesLe pamphlet, la lettre ouverte, le discours (le plaidoyer / le réquisitoire), l'essaiL'apologue, la fable, le conte (merveilleux / philosophique), l'utopie, la contre-utopie. Elle peut être présente dans tous les genres littéraires.
ObjectifsConvaincre et persuaderConvaincre et persuader


2
Histoire de la littérature d'idées du XIXème au XXIe siècle

Au XIXe siècle, le romantisme engagé :
  • société bourgeoise, individualiste, inégalitaire → certains romantiques s'engagent auprès du peuple dans les luttes politiques et sociales ;
  • des romantiques comme Alphonse de Lamartine ou Victor Hugo s'engagent en politique et sont élus députés ;
  • pour Victor Hugo, par exemple, l'artiste doit être un guide pour le peuple, il doit mettre son talent au service de la communauté ;
  • à travers la poésie et les romans, les romantiques luttent contre la misère, la peine de mort, l'esclavage, et soutiennent le suffrage universel : George Sand se fait l'avocate de la condition des femmes et des ouvriers.

À la fin du XIXe siècle, l'essor de la presse :
  • la Révolution Française voit la naissance de la liberté d'expression, mais Napoléon Bonaparte rétablit la censure. La IIIe République rétablit la liberté de la presse et de l'imprimerie en 1881 ;
  • à la fin du XIXe siècle, ce sont surtout des écrivains qui publient dans les journaux. Le métier de journaliste apparait à partir des années 1880 ;
  • l'industrialisation permet la démocratisation de l'information : peu coûteux, les journaux sont distribués à toutes les couches de la société ;
  • la presse suscite aussi des critiques : sensationnaliste et dangereuse (car elle peut manipuler l'opinion publique).

Au XXe siècle, de nouveaux médias apparaissent : l'image (caricatures, affiches, photographies de presse), la télévision, internet et les réseaux sociaux.
  • tout le monde peut exprimer son point de vue et participer à la diffusion de l'information : cela pose la question de la fiabilité de l'information et de la liberté d'expression.
  • l'affaire Dreyfus : grande affaire divisant les Français et les Françaises, engageant de nombreux artistes.
Supplément numérique

Au XXe siècle, de nombreux combats comme :
  • le féminisme et les droits des femmes, notamment avec Hubertine Auclert et Simone de Beauvoir. La question du genre et des identités LGBTQIA+ est au cœur des débats du début du XXIe siècle.
  • la négritude, mouvement créé par Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire, pour revendiquer l'identité noire et sa culture. De nombreux auteurs et auteures luttent pour la décolonisation et la reconnaissance des cultures noires.
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II
La structure de l'argumentation

1
Thème, thèse, argument, exemple

  • Le thème est le sujet de l'argumentation.
  • Une thèse est une opinion donnée sur un thème. Dans un débat, on distingue la thèse défendue (celle de l'auteur) de la thèse réfutée (celle de l'adversaire).
  • Les arguments sont les raisons que l'on donne pour démontrer la justesse et la pertinence de la thèse.
  • Les exemples illustrent et valident un argument en donnant des faits précis, concrets.

Remarque
Le thème et les thèses ne sont pas toujours formulés de manière explicite.


2
Les types d'arguments

  • Argument logique (ou pragmatique) : il repose sur une logique cause / conséquence.
  • Argument du nombre : telle idée est valable car beaucoup de gens la croient valable.
  • Argument de valeur : telle idée est valable car elle est conforme à des valeurs partagées ou à l'éthique.
  • Argument d'autorité : telle idée est valable car elle vient d'une personne compétente, respectée (il peut s'agir du locuteur lui-même).
  • Argument ad hominem : telle idée n'a pas de valeur car la personne qui la soutient n'est pas compétente (on attaque la personne pour discréditer ses idées).

3
Les types de raisonnement

Raisonnement inductifPartir des faits pour aboutir à une idée généraleInès dort en cours, Hugo n'a pas ses affaires : c'est la catastrophe, les 2de 7 !
Raisonnement déductifPartir d'une idée générale pour aboutir à des conséquences particulières

Le syllogisme est une forme de raisonnement déductif :
\text{A = B }
or \text{B} \isin \text{C}
donc \text{A = C}
La 2de est une année difficile et exigeante, donc Inès si tu veux t'en sortir, tu dois te réveiller.

Les 2de 7 doivent rendre leur devoir pour vendyellowi.
Or, tu es en 2de 7.
Donc, tu dois rendre ton devoir vendyellowi.
Raisonnement par analogieÉtablit une comparaison avec un élément plus familier.
Si x est vrai de \text{A}, alors y est vrai de \text{B}
L'épreuve de français est un marathon : ne commencez pas trop vite et gérez votre effort.
Raisonnement a fortioriCe qui est vrai de \text{A} l'est encore plus pour \text{B}. On peut le résumer par « d'autant plus »C'est déjà difficile de corriger des copies en 10 jours donc il est clair que vous ne les aurez pas demain.
Raisonnement par l'absurdeOn admet momentanément la thèse adverse pour montrer qu'elle conduit à des conséquences absurdes ou inacceptables.Oui, je vais vous donner moins de travail, pour que vous ayez moins d'entraînements et moi moins de copies et tout le monde sera content.
La pente savonneuse ou pente glissanteC'est l'idée du « doigt dans l'engrenage ». Si on accepte \text{A}, alors on finit par accepter \text{A2}, voir \text{A3}.Si je t'accepte en cours, il va falloir que j'accepte Aziz qui est en train d'arriver, puis Manon qui sera là dans cinq minutes : je ne peux pas.
Raisonnement concessif On admet une partie de la thèse adverse pour mieux la réfuter ensuite. On peut le résumer par : « Certes, … [Mais] … » Même si le devoir était difficile, je vous avais donné suffisamment de temps pour y réfléchir et le faire correctement.
Raisonnement dialectiqueRaisonnement le plus mesuré : utilisé pour les dissertations quand on suit un plan dialectiqueLa méthode est bien appliquée dans ton devoir, mais le sens ne semble pas vraiment compris. C'est dommage !


4
Le rôle des connecteurs logiques

  • Commencer = tout d'abord, en premier lieu, premièrement, non seulement
  • Ajouter (un argument, un exemple) = ensuite, en outre, de plus, de surcroît, en second lieu, deuxièmement, puis, mais encore, par ailleurs, quant à, qui plus est, voire
  • Établir une alternative = d'une part…, d'autre part…; ni… ni…; soit… soit…; ou bien… ou bien…
  • Comparer = comme, ainsi que, de même, aussi… que, plus/moins… que
  • Reformuler = en d'autres termes, c'est-à-dire, autrement dit
  • Illustrer = par exemple, d'ailleurs, ainsi, comme, notamment, en particulier, c'est le cas de
  • Expliquer, justifier (cause) = parce que, comme, en effet, effectivement, car, en raison de, grâce à, à cause de, suite à, puisque (cause incontestable), étant donné que, du fait que
    Justification de l'adversaire à laquelle on ne croit pas : sous prétexte que
  • Réfuter (opposition) = alors que, tandis que, malgré, au lieu de, mais, or, au contraire, cependant, en revanche, toutefois, pourtant, néanmoins, en réalité, en vérité
  • Concéder (concession) = Certes, bien sûr, évidemment, apparemment, sans doute, bien que, même si, quoique, il est vrai que, il faut bien reconnaître que, en dépit de, malgré, sauf, hormis, excepté, mis à part
  • Supposer (hypothèse) = Si, au cas où, en admettant que, à condition que, pourvu que, pour peu que, selon que, suivant que, sauf si, à moins que, en cas de, sous réserve de
  • Exprimer un but = pour que, afin que, de façon que, en vue de, de manière à
    Pour ce que l'on veut éviter : de crainte que, de peur que
  • Exprimer une conséquence = si bien que, de sorte que, au point que, si… que, tellement… que, par conséquent, c'est pourquoi, aussi, ainsi, finalement, alors, donc
  • Conclure = ainsi, enfin, en conclusion, pour conclure, en définitive, en somme, en fin de compte, donc
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III
Les moyens de l'argumentation

1
S'impliquer et impliquer

S'impliquer, la modalisation
  • un énoncé peut être objectif ou subjectif : on appelle modalisation la part de subjectivité.
  • quelques types de modalisateurs :

Verbes ou locutions verbales certitude : je suis persuadé que, il va de soi que
crainte, doute: je me demande si, j'ai peur que, il semble que
mise à distance : certains prétendent que, d'autres prétextent que
Groupes prépositionnelsà mon avis, selon moi
Adverbes certitude : sans aucun doute, indéniablement
doute : sans doute, apparemment, peut-être
intensité : absolument, moyennement
jugement négatif : dommage
Adjectifs jugement positif : formidable, magnifique
jugement négatif : regrettable, méprisable
Modes verbaux certitude : indicatif
doute, éventualité, souhait, regret : conditionnel, subjonctif
Ponctuation forte! , ?
guillemets pour mettre à distance : ce « héros »
graphie traduisant une intonation : il est vraiment in-com-pé-tent, c'est un SCANDALE

Impliquer le destinataire
  • les pronoms : utiliser la deuxième personne ;
  • l'apostrophe ;
  • la question rhétorique ;
  • l'implicite crée une connivence avec le destinataire ;
  • l'ironie qui repose sur l'humour, moyen efficace de mettre le destinataire de son côté qui valorise le destinataire (le juge capable de comprendre le second degré) ;
  • le choix des exemples : proches du destinataire du point de vue temporel, géographique et identitaire.
Remarque
L'implicite et l'ironie comportent le risque que le locuteur ne soit pas compris.

2
Convaincre / Persuader / Délibérer

Convaincre C'est faire appel à la raison du destinataire :
  • par des raisonnements argumentatifs ;
  • par des arguments pragmatiques, des arguments du nombre ;
  • par des exemples mettant en avant des chiffres, des faits historiques, des statistiques ;
  • par de nombreux connecteurs logiques.

Persuader C'est faire appel aux sentiments du destinataire :
  • par des arguments cherchant à provoquer des émotions, des sentiments : arguments de valeur, d'autorité, ad hominem ;
  • par des exemples cherchant à émouvoir ;
  • par de nombreux modalisateurs ;
  • par les tonalités pathétique, lyrique, comique, etc. ;
  • par une ponctuation forte, une intonation émotive.

Délibérer C'est peser le pour et le contre en vue d'une décision :
  • souvent, à travers un dialogue. Au théâtre, un monologue délibératif met en scène un personnage qui délibère seul ;
  • si aucun solution n'est satisfaisante, on parle de dilemme ;
  • on utilise des raisonnements concessifs, dialectiques ;
  • des phrases interrogatives ;
  • des modalisateurs d'incertitude.

3
Les tonalités de l'argumentation

Satirique Se moquer :
  • ridiculiser pour dénoncer ;
  • utilise l'ironie ;
  • joue sur l'hyperbole, la caricature, pour mieux accentuer les défauts.

Pathétique Susciter la pitié :
  • émouvoir par l'expression de la souffrance, du malheur ;
  • ponctuation expressive, figures de style émouvantes (comparaisons, métaphores, etc.).

Polémique Susciter la colère, la révolte :
  • dénonce sur un ton virulent (polemos en grec = combat), attaque, cherche le conflit ;
  • lexique péjoratif, arguments ad hominem, phrases exclamatives, rythme vif, forte implication personnelle.
Remarque
Si l'ironie est utilisée, on parle plutôt de tonalité satirique.

Épidictique Susciter l'admiration ou le mépris :
  • vise à faire un éloge ou à blâmer ;
  • lexique mélioratif ou péjoratif.
Remarque
Si l'humour est utilisé pour critiquer, on parle de tonalité satirique.

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