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Introduction
La conscience est un enjeu existentiel et scientifique. Elle constitue un mystère du point de vue de son apparition et
de son utilité dans l'évolution. Elle est un défi personnel dans le domaine de la connaissance de soi. Enfin, elle est un
enjeu éthique quant à notre comportement vis-à-vis des animaux et d'autrui.
Pourra-t-on jamais connaître pleinement la conscience ?
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Réflexion 1
La conscience est-elle une donnée ou un processus ?
Quelle origine donner à la conscience ?
Nous pouvons présupposer une forme de conscience avant même que l'enfant ait la capacité de s'exprimer. Ainsi
que Kant le montre, c'est néanmoins cette capacité à s'exprimer à la première personne qui valide l'existence
d'une conscience. Toutefois, la conscience demande aussi un effort pour faire un retour sur soi et le processus de
développement passe par différents niveaux de conscience : la conscience perceptive qui sent ce qui l'entoure ;
la conscience réfléchie qui fait un retour sur ces impressions ; et la conscience de soi qui est capable de se penser
comme sujet de tous ses affects.
La conscience n'est-elle tournée que vers la connaissance de soi ?
La conscience ne vise-t-elle qu'à nous connaître ? Ne doit-elle pas aussi se tourner vers les choses extérieures ?
Si cette hypothèse est envisagée, le rôle de la conscience est aussi de s'emparer des questions pratiques et de
conduire l'action. Ce qui développe alors la conscience, ce n'est pas seulement le raisonnement personnel, mais
aussi nos actions dans le monde. Pour Hegel, nous saisissons, dès l'enfance, cette capacité à prendre conscience
grâce à nos actions sur le monde.
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Réflexion 2
Comment se définit notre identité ?
Que présuppose l'idée que nous avons une identité ?
Qui est ce « Moi » qui devrait rester le même à travers les événements de la vie ? Suis-je toujours le même à 5 ans
et à 55 ans ? Cette permanence du Moi peut être interprétée comme quelque chose de stable, ou bien comme
une continuité dans la façon dont je me vois. La conscience pourrait bien être un récit que nous créons sur nous-mêmes,
comme le suggère Paul Ricoeur.
Quel rapport avec autrui permet de constituer notre identité ?
Je ne suis pas seul dans le monde. Nous sommes déterminés par des facteurs sociaux, relationnels, et culturels
qui pèsent sur nous. Cependant, la conscience ne permet-elle pas aussi d'affirmer, par différenciation des autres
consciences, nos individualités ? Est-ce, comme le décrit Simone de Beauvoir à propos de la condition féminine,
un processus associant un regard extérieur et une libération d'abord intérieure puis politique ?
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Réflexion 3
Suis-je le seul à être conscient ?
Comment savoir qui est conscient ?
Nous n'avons de certitude que de notre propre conscience. Comment savoir si les autres êtres vivants sont aussi
conscients, ou si leur conscience est de même nature que la mienne ? Bergson ne tranche pas le débat, mais
indique que nous ne pouvons pas nous prononcer en retirant la conscience du vivant, pour ne la conserver qu'à
l'humanité.
La conscience est-elle partagée avec le monde animal ?
Nous pouvons partir de l'hypothèse bergsonienne : la vie est conscience, mais le degré de cette conscience dépend
intimement de la complexité biologique de l'espèce considérée. Si ce point est admis, nous sommes forcés de reconnaître
que l'animal dispose d'une conscience, ce qui amène à repenser le rapport entre l'animalité et l'humanité.
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Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889
Henri Bergson, L'énergie spirituelle, 1919
Baruch Spinoza, Ethique, 1677
John Locke, Essai sur l'entendement humain, 1689
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Pour aller plus loin
À voir
Gus Van Sant, Will Hunting, 1997
À la fin du XIXe siècle, un homme –
John Merrick – souffre d'une maladie
génétique qui rend son apparence
physique désagréable. Il
est traité comme un monstre de
foire, moqué, humilié. On suit cette
histoire vraie, qui interroge le
regard d'autrui dans la constitution
de notre identité et notre rapport à
la normalité.
Le zoom est accessible dans la version Premium.
David Lynch, Elephant man, 1980
À la fin du XIXe siècle, un homme –
John Merrick – souffre d'une maladie
génétique qui rend son apparence
physique désagréable. Il
est traité comme un monstre de
foire, moqué, humilié. On suit cette
histoire vraie, qui interroge le
regard d'autrui dans la constitution
de notre identité et notre rapport à
la normalité.
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À lire
Steven Pinker, Comment fonctionne l'esprit, 2000
L'auteur est un grand nom des sciences cognitives ; il part
d'exemples quotidiens pour expliquer le fonctionnement
du cerveau à la lumière des neurosciences.
Jean-Pierre Changeux, L'homme neuronal, 1983
Il s'agit d'une analyse du fonctionnement du cerveau d'un
point de vue neurobiologique, où toute pensée est réduite
à la complexité d'un réseau de neurones.
Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1667
Seul naufragé sur une île déserte, Robinson connaît
plusieurs phases régressives puis tente de reprendre le
contrôle de sa conscience avant l'arrivée de Vendredi, indigène,
qui lui enseigne la vie sauvage.