Le monde nous est‑il donné pleinement et clairement dans la langue que nous parlons ? Ou bien celle‑ci n'est‑elle qu'une lecture parmi d'autres du réel ? La pluralité des langues nous amène à ce constat déstabilisant : la pensée est en activité, elle tâtonne, elle essaie de contenir le réel, comme les jeunes enfants affinent leur appréhension des choses avec des gestes de plus en plus maîtrisés. Mais à la différence des enfants, nos limites resteront définitives.
Malgré nos demandes, les ayants droit de ce texte refusent que nous affichions celui-ci sur notre site en libre accès. Nous le regrettons profondément et nous excusons pour la gêne occasionnée.
Aide à la lecture
a. Nous pourrions croire que notre langue est le miroir du monde, si elle était unique comme lui.
b. Les langues ne construisent pas de la même façon ce qu'elles perçoivent ou conçoivent.
c. L'expression « essence des choses » renvoie à l'idée métaphysique, selon laquelle chaque être serait un exemplaire sensible d'une forme éternelle, intelligible par un esprit perspicace.
d. Certains philosophes, notamment Descartes ou Leibniz, ont proposé des langues universelles pour remédier à l'ambiguïté du sens du langage.
Notes de bas de page
1. Le mot « table » en allemand.
2. La présence d'autres êtres humains selon Hannah Arendt.