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1933-1935 : la montée des tensions
Le réarmement de l'Allemagne. Après avoir quitté la conférence sur le désarmement, Hitler se retire le 19 octobre 1933 de la
SDN, refusant tout arbitrage international. Dès 1934, souhaitant panser les plaies de l'humiliation du traité de Versailles, il réarme le Reich en secret. Une année plus tard, il décide de rétablir le service militaire obligatoire et porte à 36 divisions les effectifs de l'armée allemande.
Neutraliser lʼAllemagne. Les démocraties européennes, en particulier la France, cherchent à encercler lʼAllemagne hitlérienne. Le 18 septembre 1934, lʼURSS intègre la SDN. Pierre Laval, ministre français des Affaires étrangères, et lʼambassadeur soviétique Potemkin signent en mai 1935 un traité dʼassistance mutuelle : on appelle ce rapprochement la « politique de la main tendue ». En France, cette alliance franco-soviétique sʼillustre par le rapprochement des socialistes (SFIO) avec les communistes (PCF), notamment dans le cadre du Front populaire, vainqueur des élections en mai 1936.
Faire front commun. La France signe également un accord de collaboration avec lʼItalie de Mussolini en 1935. Les diplomates français, italiens et britanniques se réunissent dans la ville de Stresa, en Italie, pour promouvoir une politique commune face au réarmement allemand.
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1935-1936 : le basculement des équilibres géopolitiques
La rupture du front de Stresa. Cet esprit dʼunité face à la menace hitlérienne sʼestompe rapidement. En effet, lʼItalie envahit et conquiert lʼÉthiopie en 1935-1936. Mussolini rejette les arbitrages proposés par la France et le Royaume-Uni, puis par la SDN ; cette dernière finit par imposer des sanctions économiques à lʼItalie en 1935 (
). La crise éthiopienne conduit donc lʼItalie à se rapprocher de lʼAllemagne ; en octobre 1936, les deux États concluent une alliance, lʼ
axe Rome-Berlin. Un an plus tard, lʼItalie quitte à son tour la SDN.
La remilitarisation de la Rhénanie. Hitler profite des divisions internes aux démocraties occidentales et de la vigueur du pacifisme dans l'opinion européenne. Il envoie 30 000 soldats allemands de la
Wehrmacht dans la zone démilitarisée de la
Rhénanie le 7 mars 1936. Résolues à ne pas employer la force, les puissances européennes refusent une riposte militaire.
La guerre dʼEspagne. La guerre civile qui oppose les nationalistes du général Franco aux républicains et aux anarchistes divise lʼEspagne dès 1936. Très vite, ce conflit sʼinternationalise. Les nationalistes cherchent de lʼaide auprès de lʼItalie et de lʼAllemagne, qui envoient des troupes armées, responsables notamment du bombardement de Guernica. Les républicains, eux, font appel aux démocraties occidentales, qui nʼinterviennent pas directement, et à lʼURSS qui envoie des armes et des conseillers militaires. Enfin, plusieurs milliers de personnes, venues de 53 pays différents, sʼengagent volontairement dans les Brigades internationales pour lutter contre les fascistes. Cʼest néanmoins Franco qui finit par triompher, imposant un régime autoritaire en Espagne.