J'en suis venue à penser que l'Italie devait emprunter une nouvelle voie. Nous devions essayer des méthodes différentes si nous voulions réussir. Mussolini a mis du temps à comprendre cela. En 1919, il a déclaré que le fascisme était un concept parfaitement républicain. Il s'imaginait élu président de la République d'Italie. [...]
Dans nos cœurs, nous faisions le rêve d'une nouvelle aube historique pour notre pays. À cette époque, l'Italie se remettait à peine de deux guerres victorieuses, d'un accord de paix décevant et d'une révolution chaotique. Notre rêve pour elle était fait d'unité, de justice et de paix, le tout grâce à un travail acharné. Et à côté de moi se tenait l'homme qui était considéré par tous les Italiens comme celui qui pourrait écrire cette nouvelle page de l'histoire italienne : Benito Mussolini. [...]
À l'âge de 29 ans, il était devenu le chef de l'aile révolutionnaire du Parti socialiste italien et l'éditeur en chef de son journal quotidien. À 39 ans, il était devenu le chef du gouvernement italien. Il était l'idole de la jeune génération italienne, et il était extrêmement célèbre à l'étranger. Toutes ces réussites rendirent Mussolini extrêmement fier. Il s'enorgueillissait des pouvoirs illimités que, selon lui, sa jeunesse lui donnait. [...] Mussolini détestait jouer le rôle d'élève : il refusait de reconnaître son infériorité par rapport à un professeur. Il ne voulait qu'une chose, des esclaves qui lui montreraient une admiration servile. Des esclaves qui ne pourraient jamais lui désobéir et qui n'auraient pas assez d'intelligence pour le critiquer, qu'importe leur pouvoir ou leur cruauté.