Français 3e

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Se chercher, se construire
Ch. 1
Se raconter, se représenter
Ch. 2
Romain Gary, La Promesse de l'aube
2 bis
En quoi l’œuvre de Simone Veil est-elle plus qu’un récit personnel ?
Vivre en société, participer à la société
Ch. 3
L'habit fait-il le moine ?
Agir sur le monde
4 bis
En quoi la publicité est-elle un objet de critique et de satire ?
Ch. 5
Antigone : Une voix face au pouvoir
Regarder le monde, inventer des mondes
Ch. 6
Nuits lyriques
6 bis
En quoi la poésie permet-elle de lier nature et individu ?
Ch. 7
Le monde moderne en poésie
Thème complémentaire
Ch. 8
D'un étonnement à un autre
La langue au cycle 4
Lexique
Grammaire
Conjugaison
Orthographe
Nouveauté 2021 : Étude de la langue
EPI
Méthode
Tableaux de conjugaison
Chapitre 4
Brevet

Sujet brevet 7

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Texte
La victoire de Verdun

Le rat Ferdinand raconte le dernier assaut allemand lors de la bataille de Verdun.

Dix heures vingt-cinq ! Onze heures moins un quart ! Onze heures ! » Qu'attendions-nous ? La nuit bienfaisante qui apporte toujours quelque répit.
[...] Comme je regardais machinalement du côté de l'ennemi, j'aperçus des formes grises qui remuaient au ras du sol. C'étaient les Allemands qui s'avançaient sous la protection de leur artillerie dont l'action redoublait en ce moment d'intensité, à dessein de1 favoriser la progression de l'infanterie.
Leur tactique réussissait à merveille. Personne autour de moi ne les voyait car chacun se recroquevillait dans son coin. Je poussai des cris de détresse en exécutant des bonds désordonnés et je me démenai tant et si fort que l'étrangeté de mon attitude attira l'attention de Juvenet. Il me crut sans doute blessé, car il se leva pour venir me prendre, et dans son mouvement il jeta instinctivement un regard par-dessus le parapet : les premiers assaillants se trouvaient déjà à portée de grenade.
– Les voilà ! cria-t-il en empoignant son fusil.
Kamarade ou kapout2 ! hurlait le plus proche.
Mais Juvenet, sans épauler, le descendit d'une balle, au jugé.
Les suivants arrivèrent, jetant des grenades à manche, mais les nôtres répondaient déjà. Les Boches3, constatant que nous n'étions pas tous exterminés, n'insistèrent pas et se replièrent en abandonnant leurs morts et leurs blessés.
– Elle est loupée leur attaque, constata Juvenet.
En effet, cette attaque montée avec de puissants moyens d'artillerie, échoua. Ce fut le dernier soubresaut4 du kronprinz5 devant Verdun. S'il avait franchi nos lignes ce jour-là, ses troupes auraient pu facilement pousser jusqu'au tunnel de Tavannes ; le fort de Souville était tourné et Verdun ne résistait pas à un nouvel assaut.
Donc si Verdun fut sauvé c'est un peu grâce à moi dont les cris donnèrent à temps l'éveil à ses défenseurs. Et, si le général Nivelle put en qualité de vainqueur de la Meuse prendre le commandement en chef des armées c'est parce qu'un rat patriote se trouvait au bon moment sur le parapet de la tranchée.
Je ne rapporte pas ce fait pour soutenir des prétentions à une pension ni à quelque récompense honorifique, mais seulement pour démontrer combien, à la guerre, les petites causes peuvent engendrer de grands effets.
Pierre Chaine,
Mémoires d'un rat, partie III, chapitre 7, © Éditions Magnard, 2015.
1. Pour.
2. « Camarade ou t'es mort ».
3. Nom péjoratif donné aux Allemands.
4. Sursaut.
5. Guillaume de Prusse, prince allemand.
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Doc.
Monument aux enfants de Verdun morts pour la France

Placeholder pour Monument aux enfants de Verdun morts pour la FranceMonument aux enfants de Verdun morts pour la France
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Claude Grange et Mathieu Forest, Monument aux enfants de Verdun morts pour la France, sculpture, 1928 (Verdun).
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Épreuve

Le jour de l'épreuve, vous pourrez parfois vous aider du corpus d'histoire-géographie pour comprendre le contexte de l'extrait. Retrouvez l'extrait du journal d'un soldat français (chapitre 1).
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1ᵉ partie
compréhension, analyse et interprétation

(1 h)

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Questions
(20 points)

1. Dans quel état d'esprit les soldats sont-ils au début du texte ? Justifiez votre réponse. (2 points)

2. « La nuit bienfaisante qui apporte toujours quelque répit » (l. 2-3).
a. Quelle est la valeur du présent dans cette phrase ? Justifiez votre réponse.
b. L'attente des soldats va-t-elle être comblée ? Expliquez. (2 points)

3. « Mais Juvenet, sans épauler, le descendit (d'une balle), (au jugé). » (l. 17)
a. Quelle est la fonction grammaticale de chacun des groupes entre parenthèses ?
b. Que signifie « au jugé » ? Aidez-vous du contexte. (2 points)

4. a. Dans la phrase, « Elle est loupée leur attaque » (l. 21), quel est le niveau de langue employé ? Appuyez votre réponse sur deux éléments.
b. Comment décririez-vous la tonalité générale du texte ? Justifiez votre réponse en citant des éléments précis. (3 points)

5. a. Quelle est l'identité du narrateur ?
b. Quel rapport Ferdinand et Juvenet semblent-ils entretenir ?
Accompagnez votre réponse d'une citation précise du texte.
c. Quel extrait du texte faudrait-il retirer pour maintenir l'illusion que le narrateur est un soldat ? (3 points)

6. Dans la phrase « S'il avait franchi nos lignes… » (l. 23-25), le système hypothétique porte sur : (1 point)




7. a. Dans l'avant-dernier paragraphe (l. 27 à 30), pourquoi peut-on dire que les phrases sont à la forme emphatique ?
b. Relevez une autre phrase à la forme emphatique dans le deuxième paragraphe (l. 4 à 7). Pourquoi le narrateur emploie-t-il cette forme ? (3 points)

8. « À la guerre, les petites causes peuvent engendrer de grands effets », dit le narrateur à la fin du texte. Quel est le sens de cette maxime dans le contexte du récit ? (2 points)

9. À propos de l'image.
a. Selon vous, pourquoi ce monument représente-t-il plusieurs soldats vêtus d'uniformes différents ?
b. Quelle est leur posture ? Pourquoi sont-ils représentés de cette façon ? (2 points)
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2ᵉ partie
rédaction et maitrise de la langue

(2 h)

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Dictée et réécriture
(10 points)

1. Dictée : Extrait d'une lettre d'HENRI FLOCH du 30 mai 1917, Paroles de poilus, lettres et carnets du Front (1914-1918), 1998.

Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. [...] J'ai profité d'un moment de bousculade pour m'échapper des mains des Allemands. J'ai suivi mes camarades, et ensuite, j'ai été accusé d'abandon de poste en présence de l'ennemi. Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. [...] Je meurs innocent du crime d'abandon de poste qui m'est reproché. Si au lieu de m'échapper des Allemands, j'étais resté prisonnier, j'aurais encore la vie sauve. C'est la fatalité.
Extrait d'une lettre d'H. Floch du 30 mai 1917, recueillie par J. -P. Guéno dans Paroles de Poilus, lettres et carnets du Front (1914-1918), 1998.


2. Dans le passage suivant, remplacez « moi » par « nous » et faites toutes les modifications nécessaires.

Personne autour de moi ne les voyait car chacun se recroquevillait dans son coin. Je poussais des cris de détresse en exécutant des bonds désordonnés et je me démenai tant et si fort que l'étrangeté de mon attitude attira l'attention de Juvenet. Il me crut sans doute blessé, car il se leva pour venir me prendre.
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Travail d'écriture
(20 points)

Vous traiterez au choix l'un des deux sujets suivants. Votre texte aura une longueur minimale de deux pages.

Sujet de réflexion

« On a souvent besoin d'un plus petit que soi. » Êtes-vous d'accord avec cette maxime ? Vous répondrez de manière organisée en prenant appui sur des exemples artistiques, littéraires, culturels et historiques de votre connaissance. Organisez votre propos de manière logique.


Sujet d'invention

Racontez la même scène du point de vue du soldat Juvenet. Vous prendrez soin de respecter la cohérence entre les deux récits. Vous utiliserez les temps du passé, en respectant la chronologie de la nuit de l'attaque. Vous rendrez compte des émotions ressenties par Juvenet.
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