Français 3e

Rejoignez la communauté !
Co-construisez les ressources dont vous avez besoin et partagez votre expertise pédagogique.
Se chercher, se construire
Ch. 1
Se raconter, se représenter
Ch. 2
Romain Gary, La Promesse de l'aube
2 bis
En quoi l’œuvre de Simone Veil est-elle plus qu’un récit personnel ?
Vivre en société, participer à la société
Ch. 3
L'habit fait-il le moine ?
Agir sur le monde
4 bis
En quoi la publicité est-elle un objet de critique et de satire ?
Ch. 5
Antigone : Une voix face au pouvoir
Regarder le monde, inventer des mondes
Ch. 6
Nuits lyriques
6 bis
En quoi la poésie permet-elle de lier nature et individu ?
Ch. 7
Le monde moderne en poésie
Thème complémentaire
Ch. 8
D'un étonnement à un autre
La langue au cycle 4
Lexique
Grammaire
Conjugaison
Orthographe
Nouveauté 2021 : Étude de la langue
EPI
Méthode
Tableaux de conjugaison
Chapitre 4
Texte et image

Verdun

Je lis un extrait évoquant l'une des batailles les plus meurtrières de la Grande Guerre.

8 professeurs ont participé à cette page
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Texte

Juvenet et Ferdinand sont à Verdun, lieu de l'une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale.

Le champ de bataille de Verdun pouvait se diviser en trois zones, qui se succédaient de l'arrière à l'avant.
La première ne possédait pas du côté de l'arrière une frontière précise. Elle commençait où tombaient les derniers obus et s'étendait jusqu'à la zone des boyaux.
L'entrée dans la zone des boyaux n'était pas déterminée, comme on pourrait le croire par l'existence matérielle de ces derniers, mais par le moment où la prudence exigeait qu'on y descendît.
À cette époque, ce point psychologique était marqué géographiquement par le tunnel de Tavannes.
On ne saurait exagérer le rôle que joua ce tunnel dans la défense de Verdun. C'était le seul abri pour les réserves, pour les blessés, pour les munitions et pour les vivres. On y goûtait la plus douce satisfaction qu'on puisse éprouver sous les obus ; celle de sentir une montagne sur sa tête. Là, s'accumulaient les biscuits, la chandelle et l'alcool solidifié. [...]
Le moment arriva pourtant où à notre tour il fallut sortir.
La zone des boyaux nous sembla courte. […]
À mesure que nous avancions, les parapets s'abaissèrent peu à peu de chaque côté et le fossé ne devint guère plus profond que ceux qui longent les grandes routes : puis brusquement le boyau ne fut plus qu'une piste à peine tracée au milieu des trous d'obus. C'était la troisième zone qui commençait.
Il fallait bien trois quarts d'heure environ, à des hommes chargés, pour traverser la nuit le terrain découvert qui nous séparait encore des premières lignes. Bien que je n'aie jamais vu l'Océan, je crois pouvoir donner une idée exacte du panorama en le comparant à une mer qui se serait figée au plus fort de la tempête.
Qui donc aurait pu se douter que nous traversions une forêt, si les cartes n'avaient pas donné la dénomination de bois à ces déserts pétrifiés où quelques souches noircies demeuraient les seuls vestiges des anciens ombrages ? Les oiseaux et tous les autres animaux avaient abandonné depuis longtemps ces champs maudits, à l'exception des mouches, des vers et des hommes qui, seuls, avaient pu s'y maintenir. Je puis affirmer que j'étais l'unique rat de toute la contrée.
Le chemin n'était qu'une succession de montées et de descentes pour passer d'un entonnoir dans un autre. Combien de fois Juvenet ne tomba-t-il pas sur les genoux en franchissant ces vagues solidifiées ! Mais, après chaque chute, il se relevait dans un sursaut d'énergie, car le spectacle des corps mutilés qui pourrissaient tout le long de cette voie n'était pas pour engager même les plus las1 à céder à leur fatigue. […]
succinctement2 Rapidement. et s'éclipsèrent avec la précipitation de gens qui ne voudraient pour rien au monde changer leur sort contre le nôtre.
Restés seuls, notre première impression fut celle d'un isolement terrible. Murés entre deux zones de mort, nous nous sentions déjà retranchés des vivants.
Pierre Chaine
Mémoires d'un rat, partie III, chapitre 6, © Éditions Magnard, 2015.
1. Fatigués.
2. Rapidement.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.


Pierre Chaine

(1882-1963)


Pierre Chaine (1882-1963) est un écrivain français. Quand éclate la Première Guerre mondiale, il est très tôt envoyé au combat. C’est dans les tranchées, en 1915, qu’il écrit le récit satirique qui le rendra célèbre : Mémoires d’un rat, d’abord publié en feuilleton dans un journal pacifiste très populaire. En 1918, Pierre Chaine écrira la suite : Commentaires de Ferdinand, ancien rat de tranchées.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Placeholder pour Le tunnel de TavannesLe tunnel de Tavannes
Le zoom est accessible dans la version Premium.

Le tunnel de Tavannes.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Placeholder pour Soldats français durant la bataille de VerdunSoldats français durant la bataille de Verdun
Le zoom est accessible dans la version Premium.

Soldats français durant la bataille de Verdun, photographie, 1916.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Placeholder pour Une forêt calcinéeUne forêt calcinée
Le zoom est accessible dans la version Premium.

Une forêt calcinée, image publiée dans Le Miroir, 10 décembre 1916.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Placeholder pour Verdun, après la guerreVerdun, après la guerre
Le zoom est accessible dans la version Premium.

Verdun, après la guerre (fort de Douaumont).
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

100% Numérique

Retrouvez un lien pour mieux comprendre .
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Questions

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Questions

J'interprète des textes littéraires en formulant des impressions de lecture

Trois zones


1. Qu'est-ce qui caractérise chacune des trois zones évoquées dans l'extrait ?

2. Comment le tunnel de Tavannes est-il décrit ? Que représente-t-il ?

3. a. Dans quelle zone le régiment de Juvenet se rend-il ?
b. Comment le trajet est-il décrit ?

4. À chaque chute, Juvenet se relève rapidement malgré la fatigue. Pour quelles raisons ?


« Retranchés des vivants »


5. a. À quoi le paysage est-il assimilé aux lignes 27 à 29 (« Le chemin n'était qu'une succession de montées et de descentes pour passer d'un entonnoir dans un autre. ») ?
b. Que souligne cette figure de style ?

6. a. Quels sont les seuls êtres vivants à être encore présents dans cette zone ?
b. Qu'est-ce que cela montre sur la place qui est laissée à l'homme ?

7. a. Quelle image est donnée de la guerre et des soldats dans cet extrait ?
b. Comparez avec les récits de guerre évoqués .
Afficher la correction

Une erreur sur la page ? Une idée à proposer ?

Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.

Oups, une coquille

j'ai une idée !

Nous préparons votre pageNous vous offrons 5 essais

Yolène
Émilie
Jean-Paul
Fatima
Sarah
Utilisation des cookies
Lors de votre navigation sur ce site, des cookies nécessaires au bon fonctionnement et exemptés de consentement sont déposés.