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Texte 1

Aristide Briand sur la future loi de séparation des Églises et de l'État (1905)

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L'enjeu

Depuis 1903, le gouvernement français prépare une loi sur la séparation des Églises et de l'État. Aristide Briand, jeune député socialiste, est chargé de rédiger un rapport présentant les différentes solutions possibles : il conseille d'adopter une loi modérée, un compromis entre les députés catholiques les plus conservateurs et les républicains les plus anticléricaux, c'est-à-dire les plus hostiles à l'influence de l'Église catholique. La loi est finalement votée en décembre 1905, en suivant les recommandations faites par Aristide Briand.
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Le texte

En vous présentant ce rapport, nous avons pour objectif de prouver que la seule solution possible aux difficultés intérieures qui résultent en France de l'actuel régime concordataire est dans une séparation loyale complète des Églises et de l'État. Nous montrerons juridiquement que ce régime est le seul qui, en France, pays où les croyances sont diverses, réserve et sauvegarde les droits de chacun. [...]

Le régime nouveau des cultes qui vous est proposé touche à des intérêts si délicats et si divers, il opère de si grands changements dans les coutumes séculaires, qu'il est sage, avant tout, de rassurer la susceptibilité éveillée des « fidèles » en proclamant solennellement que non seulement la République ne saurait opprimer les consciences ou gêner dans ses formes multiples l'expression extérieure des sentiments religieux, mais encore qu'elle entend respecter et faire respecter la liberté de conscience et la liberté des cultes [...]. En le votant vous ramènerez l'État à une plus juste appréciation de son rôle et de sa fonction, vous rendrez la République à la véritable tradition révolutionnaire et vous aurez accordé à l'Église ce qu'elle a seulement le droit d'exiger, à savoir la pleine liberté de s'organiser, de vivre, de se développer selon les règles et par ses propres moyens, sans autre restriction que le respect des lois et de l'ordre public.

[...] Nous voulons que demain vous puissiez, vous, républicains, dire dans vos circonscriptions qu'en affirmant la liberté de conscience, en promettant aux fidèles qu'ils pourraient librement pratiquer leur religion, la République a pris un engagement sérieux et qu'honnêtement elle a tout disposé pour le tenir.
Aristide Briand,
rapport du 4 mars 1905 à la Chambre des députés et intervention du 20 avril 1905 lors du débat parlementaire sur la séparation des Églises et de l'État.
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Vocabulaire

  • Circonscription : division administrative d'un territoire, ici au sens de portion correspondant à un député.

  • Liberté de conscience : liberté de croire ou de ne pas croire.

  • Régime concordataire : régime instauré par Napoléon dans lequel l'État reconnaît et finance les quatre principales religions de l'époque.

  • Séculaire : vieux de plusieurs siècles.

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Clé de lecture

Aristide Briand répond ici aux critiques qui lui sont faites des deux côtés de l'échiquier politique. Les députés catholiques l'accusent de vouloir empêcher le libre exercice de la religion ; les députés socialistes l'accusent de laisser trop d'avantages aux différentes Églises.
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Supplément numérique

Retrouvez le en intégralité.
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Questions sur le texte

1. Présentez le document.
2. Pourquoi l'auteur emploie-t-il le « nous » ? À qui s'adresse-t-il ?
3. Expliquez cette phrase : « [...] en France, pays où les croyances sont diverses. »
4. Relevez les passages montrant qu'Aristide Briand défend avant tout le bien commun.
5. Montrez qu'Aristide Briand insiste sur le fait que la future loi permettra de respecter la liberté de conscience et la liberté religieuse de chacun. Citez précisément un passage du texte.
6. Que veut dire la formule « sans autre restriction que le respect des lois » ?
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Résumé

Placeholder pour Scéma de l'intervention du 20 avril 1905Scéma de l'intervention du 20 avril 1905
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Un texte, des prolongements

Aujourd'hui, on trouve que l'obéissance des prêtres envers les évêques et le pape est tout à fait normale. Mais, à l'époque, beaucoup de républicains voulaient contrôler l'Église afin d'imposer un catholicisme républicain libéré de leur emprise. Aristide Briand refuse cependant de s'engager dans cette voie : « Les Églises ont des constitutions que nous devons respecter », déclare-t-il. Cette conception de la liberté des cultes a des conséquences encore aujourd'hui : les femmes, par exemple, ne peuvent pas devenir prêtres dans l'Église catholique. C'est une discrimination au regard du droit du travail, mais si une femme porte l'affaire devant la justice administrative, les juges tiendront compte du droit [de l'Église] ! En France, ce sont les cultes eux-mêmes qui définissent leurs règles de fonctionnement – même si ces règles internes heurtent les principes de la République.
Jean Baubérot,
« La loi de 1905, étape fondamentale de la laïcisation de la République française, est libérale et tolérante », Le Monde, 15 novembre 2016.
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Questions sur le prolongement

1. Quand l'auteur écrit « aujourd'hui » (l. 1), de quelle époque parle-t-il ? Quand il écrit « à l'époque » (l. 2), de quelle époque parle-t-il ?
2. Pourquoi une femme ne peut-elle pas devenir prêtre en France ?
3. Que garantit la loi de 1905 pour les cultes ?
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