Au XVII
e siècle, le roman épistolaire a d'abord une
visée psychologique : il permet de retranscrire les sentiments et les
réflexions des personnages de la manière la plus authentique
possible, grâce aux confidences.
Au XVIII
e siècle, la première innovation apparait avec les
Lettres persanes de Montesquieu (voir
) : des Persans voyagent en Europe et écrivent des lettres à leurs amis restés dans leur pays d'origine. Ce système permet d'observer les mœurs occidentales
comme pourrait les voir un étranger,
avec par exemple la critique des institutions gouvernementales et religieuses. Publiées anonymement, elles étaient présentées comme de véritables lettres de Persans, ce qui leur permit d'
éviter la censure.
Le roman épistolaire atteint son apogée à la fin du XVIII
e siècle avec Les
Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, à la fois
roman d'analyse psychologique et
roman libertin (voir
). La construction épistolaire permet à l'auteur de laisser subsister une profonde
ambiguïté quant à la morale du dénouement, puisqu'aucun narrateur externe n'apporte de conclusion.