Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Chapitre 1.6
Texte 4
Littérature étrangère

Johann Wolfgang Von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther (1774)

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Texte

Le jeune Werther est amoureux de Charlotte, une femme mariée. Leur amour étant impossible, il décide de mettre fin à ses jours. Il charge ses pistolets et lui adresse sa dernière lettre.

Je m'approche de la fenêtre, ma chère, et à travers les nuages qui passent, chassés par la tempête, je distingue encore quelques étoiles éparses dans le ciel éternel. Non, vous ne tomberez point. L'Éternel vous porte dans son sein, comme il m'y porte aussi. Je vois le timon du Chariot, la plus chérie des constellations. La nuit, quand je sortais de chez moi, quand je passais sous le porche, elle était en face de moi. Avec quelle ivresse je l'ai souvent contemplée ! Combien de fois, les mains élevées vers elle, je l'ai prise à témoin, comme un signe, comme un monument sacré de la félicité que je goûtais alors, et encore… Ô Charlotte ! Qu'est‑ce qui ne me rappelle pas ton souvenir  ? Ne suis‑je pas environné de toi ? Et comme un enfant, ne me suis‑je pas emparé avidement de mille bagatelles que tu avais sanctifiées en les touchant ?
Ô silhouette chérie ! Je te la lègue, Charlotte, et je te prie de l'honorer. J'y ai imprimé mille milliers de baisers ; je l'ai mille fois saluée lorsque je sortais de ma chambre ou que j'y rentrais.
J'ai prié ton père, par un petit billet, de protéger mon corps. Au fond du cimetière sont deux tilleuls, vers le coin qui donne sur la campagne ; c'est là que je désire reposer. Il peut faire cela, et il le fera pour son ami. Demande‑le‑lui aussi. Je ne voudrais pas exiger de pieux chrétiens que le corps d'un pauvre malheureux reposât auprès de leurs corps1. [...]
Donne, Charlotte ! Je prends d'une main ferme la coupe froide et terrible où je vais puiser l'ivresse de la mort ! Tu me la présentes, et je n'hésite pas. Ainsi donc sont accomplis tous les désirs de ma vie ! [...]
Ah ! si j'avais eu le bonheur de mourir pour toi, Charlotte, de me dévouer pour toi ! Je mourrais courageusement, je mourrais joyeusement, si je pouvais te rendre le repos, les délices de ta vie. Mais hélas ! il ne fut donné qu'à quelques hommes privilégiés de verser leur sang pour les leurs, et d'allumer par leur mort, au sein de ceux qu'ils aimaient, une vie nouvelle et centuplée.
Je veux être enterré dans ces habits ; Charlotte, tu les as touchés, sanctifiés : j'ai demandé aussi cette faveur à ton père. Mon âme plane sur le cercueil. Que l'on ne fouille pas mes poches. Ce nœud rose que tu portais sur ton sein quand je te vis la première fois au milieu de tes enfants (oh ! embrasse‑les mille fois, et raconte‑leur l'histoire de leur malheureux ami ; chers enfants, je les vois, ils se pressent autour de moi : ah ! comme je m'attachai à toi ! Dès le premier instant je ne pouvais plus te laisser)… Ce nœud sera enterré avec moi ; tu m'en fis présent à l'anniversaire de ma naissance ! Comme je dévorais tout cela ! Hélas ! Je ne pensais guère que ma route me conduirait ici ! [...]
Ils sont chargés… Minuit sonne, ainsi soit‑il donc ! Charlotte ! Charlotte, adieu ! adieu !
Traduit de l'allemand par Bernard Groethuysen,
© Éditions Gallimard, 1990.
1. Le suicide était alors considéré comme un péché grave par les chrétiens.
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Doc. 

Placeholder pour Recalling
the PastRecalling
the Past
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Carlton Alfred Smith, Recalling the Past, 1888, aquarelle, collection privée.
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Questions

1. Quelle vision de l'amour cette lettre exprime‑t‑elle ?


2.
Grammaire
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