Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Chapitre 1.6
Texte 3

Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses (1782)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

La Marquise de Merteuil souhaite se venger de M. de Gercourt, qui l'a abandonnée. Dans une de ses lettres, elle ordonne au Vicomte de Valmont, son ancien amant, de séduire la jeune fiancée de M. de Gercourt et de faire ainsi du futur mari « la fable de Paris ». Le Vicomte lui répond.

Lettre 4
Le Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil, à Paris
Vos ordres sont charmants ; votre façon de les donner est plus aimable encore ; vous feriez chérir le despotisme. Ce n'est pas la première fois, comme vous savez, que je regrette de ne plus être votre esclave ; et tout monstre que vous dites que je suis, je ne me rappelle jamais sans plaisir le temps où vous m'honoriez de noms plus doux. Souvent même je désire de les mériter de nouveau, et de finir par donner, avec vous, un exemple de constance au monde. Mais de plus grands intérêts nous appellent ; conquérir est notre destin ; il faut le suivre : peut‑être au bout de la carrière1 nous rencontrerons‑nous encore ; car, soit dit sans vous fâcher, ma très belle Marquise, vous me suivez au moins d'un pas égal ; et depuis que, nous séparant pour le bonheur du monde, nous prêchons la foi2 chacun de notre côté, il me semble que dans cette mission d'amour, vous avez fait plus de prosélytes3 que moi. Je connais votre zèle, votre ardente ferveur ; et si ce Dieu‑là nous jugeait sur nos œuvres, vous seriez un jour la Patronne de quelque grande ville, tandis que votre ami serait au plus un Saint de village. Ce langage vous étonne, n'est‑il pas vrai ?
Mais depuis huit jours, je n'en entends, je n'en parle pas d'autre4 ; et c'est pour m'y perfectionner, que je me vois forcé de vous désobéir.
Ne vous fâchez pas, et écoutez‑moi. Dépositaire de tous les secrets de mon cœur, je vais vous confier le plus grand projet que j'aie jamais formé. Que me proposez‑vous ? de séduire une jeune fille qui n'a rien vu, ne connaît rien ; qui, pour ainsi dire, me serait livrée sans défense ; qu'un premier hommage ne manquera pas d'enivrer, et que la curiosité mènera peut‑être plus vite que l'amour. Vingt autres peuvent y réussir comme moi. Il n'en est pas ainsi de l'entreprise qui m'occupe ; son succès m'assure autant de gloire que de plaisir. L'amour qui prépare ma couronne, hésite lui‑même entre le myrte et le laurier5, ou plutôt il les réunira pour honorer mon triomphe. Vous‑même, ma belle amie, vous serez saisie d'un saint respect, et vous direz avec enthousiasme : « Voilà l'homme selon mon cœur. »
Vous connaissez la Présidente de Tourvel, sa dévotion, son amour conjugal, ses principes austères.
Voilà ce que j'attaque ; voilà l'ennemi digne de moi, voilà le but où je prétends atteindre :
Et si de l'obtenir je n'emporte le prix,
J'aurai au moins l'honneur de l'avoir entrepris
6.
Du château de..., ce 5 août 17**.
1. Route.
2. Valmont compare ici ironiquement le libertinage à une religion.
3. Personnes gagnées à une opinion, notamment religieuse.
4. Le Vicomte de Valmont se trouve chez sa tante, où il a rencontré la Présidente de Tourvel, une femme très pieuse.
5. Symboles de l'amour et de la victoire.
6. Pastiche des deux derniers vers de la dédicace des Fables de La Fontaine à Monseigneur le Dauphin.
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Doc. 

Placeholder pour Jean-Honoré FragonardJean-Honoré Fragonard
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Jean-Honoré Fragonard, Le Verrou (détail), 1778, huile sur toile, Musée du Louvre, Paris.
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Ressource complémentaire

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Questions

1. En quoi le Vicomte de Valmont est‑il provocateur ?

2.
Grammaire
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