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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
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Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
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Chapitre 3.9
Texte 1

Bernard‑Marie Koltès, La Nuit juste avant les forêts (1977)

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Texte

Audio

Crédits : Lelivrescolaire.fr

Un soir pluvieux, à travers un soliloque d'une seule phrase, le personnage s'adresse à un interlocuteur invisible rencontré par hasard, dont on ne sait s'il est réel ou imaginaire.

[D]ès que je t'ai vu tourner le coin de la rue, […] j'ai couru, couru, couru, pour que cette fois, tourné le coin, je ne me trouve pas dans une rue vide de toi, pour que cette fois je ne retrouve pas seulement la pluie, la pluie, la pluie, pour que cette fois je te retrouve toi, de l'autre côté du coin, et que j'ose crier : camarade !, que j'ose prendre ton bras : camarade   que j'ose t'aborder : camarade, donne‑moi du feu, ce qui ne te coûtera rien, camarade, sale pluie, sale vent, saloperie de carrefour, il ne fait pas bon tourner ce soir par ici, pour toi comme pour moi, mais je n'ai pas de cigarette, ce n'est pas tant pour fumer que je disais : du feu, camarade, c'était, camarade, pour te dire : saloperie de quartier, saloperie d'habitude de tourner par ici (manière d'aborder les gens !), et toi aussi tu tournes, les fringues toutes trempées, au risque d'attraper n'importe quelle maladie, je ne te demande pas de cigarette non plus, camarade, je ne fume même pas, cela ne te coûtera rien de t'être arrêté, ni feu, ni cigarette, camarade, ni argent (pour que tu partes après !, je ne suis pas à cent francs près, ce soir), et d'ailleurs, j'ai moi‑même de quoi nous payer un café, je te le paie, camarade, plutôt que de tourner dans cette drôle de lumière, et pour que cela ne te coûte rien que je t'aie abordé — j'ai peut‑être ma manière d'aborder les gens, mais finalement, cela ne leur coûte rien (je ne parle pas de chambre, camarade, de chambre pour passer la nuit, car alors les mecs les plus corrects ont leur gueule qui se ferme, pour que tu partes après !, on ne parlera pas de chambre, camarade), mais j'ai une idée à te dire — viens, on ne reste pas ici, on tomberait malades, à coup sûr — pas d'argent, pas de travail, cela n'arrange pas les choses (je n'en cherche pas vraiment, ce n'est pas vraiment cela), c'est que j'ai cette idée, d'abord, qu'il faut que je te dise, toi, moi, qui tournons dans cette drôle de ville sans un argent en poche (mais je te paie un café, camarade, j'ai de quoi, je ne dis pas le contraire maintenant), car, au premier coup d'œil, ce n'est pas l'argent, ni toi, ni moi, qui nous cloue au sol ! alors moi, j'ai cette idée, camarade, pour ceux comme toi et moi qui n'avons pas d'argent, ni de travail, et je n'en cherche plus vraiment — c'est qu'au travail, nous autres, dehors, sans rien dans les poches, on ne pèse pas bien lourd, que le moindre souffle de vent nous ferait décoller, on ne pourrait pas nous forcer à rester sur les échafaudages, à moins de nous y attacher : un bon coup de vent et on décolle, légers […].
© Les Éditions de Minuit.
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Doc.

Placeholder pour Mise en scèneMise en scène
Mise en scène de Patrice Chéreau et Thierry Thieu Nang au Louvre, Paris, 2010, avec Romain Duris.
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Questions

1. Montrez comment ce soliloque permet de dresser le portrait du personnage et de créer un lien avec le public.

2. 
Grammaire
Identifiez puis analysez la proposition subordonnée dans le passage souligné.
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