Le climatoscepticisme parti en fumée ?
Cet été, les forêts françaises ont vécu une série d'incendies dévastateurs. Un symptôme funeste du réchauffement climatique en cours.
Les monts d'Arrée en Bretagne, la forêt de La Teste-de-Buch en Gironde, et même le célèbre camping des Flots bleus... Ces zones sont, à l'heure où nous écrivons ces lignes, ravagées par les flammes. En Gironde, le constat est particulièrement catastrophique : 21 000 hectars de forêt sont partis en fumée, nécessitant l'évacuation en urgence de plus de 36 750 personnes.
La cause de ces drames : une nouvelle vague de chaleur d'une amplitude extrême, seulement dépassée par celle de 2003. Des records absolus de température ont été battus jusqu'au nord de l'Hexagone, avec 41 °C à Cayeux-sur-Mer (Somme), 40,4 °C à Dieppe (Seine-Maritime), 39,9 °C à Calais (Pas-de-Calais) et 39,3 °C à Brest (Finistère). Avec des conséquences dramatiques pour la biodiversité : de nombreux oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens et insectes ont soit péri dans les flammes, soit se sont enfuis et auront besoin d'aide pour survivre. [...]
Alors que les climatosceptiques tentent de souffler sur les braises de la discorde, en publiant de faux montages prétendant comparer d'anciens bulletins météo avec ceux de 2022 (jusqu'à crier au complot à propos... des codes colorimétriques des cartes !), le vent tourne en leur défaveur.
Ces incendies marquent un tournant dans l'opinion, qui semble admettre l'impact du réchauffement climatique. « C'est une chose de croire en un concept abstrait comme le climat, développe Santiago González-Martínez, chercheur en biodiversité, gènes et communautés à l'Inrae. C'en est une autre de voir ses effets directement sur notre communauté. »