Avant que ne débarque Hernán Cortés (1485-1547) sur les côtes de l'actuel Mexique, deux expéditions avaient échoué. [...] Elles s'étaient trouvées face à des populations autochtones difficiles à manœuvrer, dont elles connaissaient mal la langue et la culture. À la tête de 600 hommes [...], Cortés noue des contacts plus ou moins rugueux avec les chefs locaux.
En signe de conciliation, un cacique1 de Tabasco offre aux conquérants une vingtaine de jeunes esclaves, aussitôt baptisées. L'une d'elles, fille d'un notable, maîtrise plusieurs langues et dialectes. Elle s'appelle Malinalli, comme la déesse maya de l'herbe, mais on lui a donné le nom chrétien de Marina. Il sera déformé par les Indiens (qui ne prononcent par les « r ») et les Espagnols pour donner un patronyme à cheval sur deux langues : Malinche.
La jeune fille, dont on sait seulement qu'elle naquit autour de 1500, devient la maîtresse de Cortés, mais aussi sa conseillère et son « missi dominici2 » auprès des potentats3 locaux. Grâce à cette précieuse alliée, les Espagnols sauront exacerber les conflits qui opposent les Mayas à l'empereur aztèque Moctezuma II.