Dans la première moitié du XIX^e siècle, la France est marquée par la « première industrialisation », qui repose sur l'emploi des machines-outils (mécanisation), l'utilisation d'une nouvelle énergie (la vapeur) et l'exploitation d'une ressource naturelle (le charbon).

Ces transformations engendrent de nouvelles formes de travail (usines et fabriques) et la généralisation d'une nouvelle forme de rémunération (salariat).

Cependant, l'industrialisation ne se déploie pas de manière homogène dans l'espace français et l'énergie hydraulique domine longtemps l'emploi de la vapeur.

Au milieu du XIX^e siècle, la France est encore majoritairement rurale et agricole : les Français vivent pour beaucoup au rythme du village et des moissons.

Cependant, l'exode rural se développe : des travailleurs ruraux quittent la campagne pour la ville, dans l'espoir d'accéder à de meilleures conditions de vie.

Les villes connaissent une croissance démographique qui s'accompagne d'une transformation profonde des paysages urbains.

À l'échelle nationale, l'État joue un rôle de premier plan dans la modernisation du pays : il modernise le système bancaire, soutient l'activité du milieu des affaires et adopte le libre‑échange pour stimuler la concurrence.

Cette politique de modernisation du pays et de sa capitale passe également par une amélioration des réseaux de transport, notamment des chemins de fer, et le développement de grands ports.

Soucieux d'améliorer l'hygiène et la circulation au sein de la capitale, Napoléon III entreprend une politique de grands travaux qu'il confie au préfet Haussmann : Paris incarne la modernité urbaine.

Les travailleurs – hommes, femmes, enfants – vivent et travaillent dans des conditions difficiles. Ils sont davantage exposés aux maladies et aux risques d'accidents.

Une attention croissante à ces conditions de travail, sous-tendue par la concentration accrue des travailleurs industriels dans les villes, donne naissance à la « question sociale ». Cette question intéresse particulièrement les socialistes.

Face à cette misère ouvrière, l'État, les patrons et les ouvriers tentent d'apporter chacun une réponse : paternalisme social, recours à la grève, législation étatique.