Histoire 1re

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Thème 1 : L’Europe face aux révolutions
Ch. 1
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
Ch. 2
L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848)
Thème 2 : La France dans l’Europe des nationalités : politique et société (1848-1871)
Ch. 3
La difficile entrée dans l’âge démocratique : la IIᵉ République et le Second Empire
Ch. 4
L’accélération des transformations économiques et sociales en France
Ch. 5
La France et la construction de nouveaux États
Thème 3 : La IIIᵉ République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial
Ch. 7
Permanences et mutations de la société française jusqu’en 1914
Ch. 8
Métropole et colonies
Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le « suicide de l’Europe » et la fin des empires européens
Ch. 9
Un embrasement mondial et ses grandes étapes
Ch. 10
Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la guerre
Ch. 11
Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques
EMC
Axe 1
Fondements et fragilités du lien social
Axe 2
Les recompositions du lien social
Livret BAC
Chapitre 6
Point de passage 2

Les funérailles nationales de Victor Hugo en 1885

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Introduction
En 1885, le gouvernement connaît de nombreuses difficultés, notamment économiques. C'est alors que, le 22 mai 1885, meurt Victor Hugo. Écrivain, poète et homme politique extrêmement connu, il est célèbre autant pour ses œuvres (Les Misérables, La Légende des siècles) que pour ses combats en faveur de la République, notamment pendant le Second Empire. Le gouvernement organise de grandes funérailles nationales qui permettent de réaffirmer l'unité de la nation. Victor Hugo, célébré comme un symbole du régime, est enterré au Panthéon, une église qui devient alors, via une loi, le lieu d'inhumation des grandes figures républicaines.
Comment et pourquoi la IIIe République rend-elle hommage à Victor Hugo ?
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Victor Hugo (1802-1885)

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Doc. 1
Un poète républicain

Dès à présent l'œil qui s'élève
Voit distinctement ce beau rêve
Qui sera le réel un jour ;
Car Dieu dénouera toute chaîne,
Car le passé s'appelle haine
Et l'avenir se nomme amour ! […]

Au fond des cieux un point scintille.
Regardez, il grandit, il brille,
Il approche, énorme et vermeil.
Ô République universelle,
Tu n'es encore que l'étincelle,
Demain tu seras le soleil !

Fêtes dans les cités, fêtes dans les campagnes !
Les cieux n'ont plus d'enfers, les lois n'ont plus de bagnes.
Où donc est l'échafaud ? Ce monstre a disparu.
Tout renaît. Le bonheur de chacun est accru
De la félicité des nations entières.
Plus de soldats l'épée au poing, plus de frontières,
Plus de fisc, plus de glaive ayant forme de croix.

L'Europe en rougissant dit : – Quoi ! j'avais des rois !
Et l'Amérique dit : – Quoi ! j'avais des esclaves !
Science, art, poésie, ont dissous les entraves
De tout le genre humain. Où sont les maux soufferts ?
Les libres pieds de l'homme ont oublié les fers.
Tout l'univers n'est plus qu'une famille unie.
Le saint labeur de tous se fond en harmonie.
Victor Hugo
« Lux », dans Les Châtiments, 1853.
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Doc. 2
L'Arc de Triomphe voilé de noir

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Georges François Guiaud, Funérailles de Victor Hugo, v. 1885, aquarelle, 61,4 x 84,4 cm, musée Carnavalet, Paris.

Le samedi 30 mai, le corps de Victor Hugo est déposé dans un cercueil monumental, placé sous l'Arc de Triomphe, au bout de l'avenue des Champs-Élysées, envahie par les Français qui viennent se recueillir ou déposer des fleurs.
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Doc. 3
Le transfert du cercueil le 1er juin

Placeholder pour Le transfert du cercueil de Victor HugoLe transfert du cercueil de Victor Hugo
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Photographie anonyme, juin 1885.

Victor Hugo demande dans son testament à être transporté dans un simple corbillard, comme les pauvres. Plus d'un million de Parisiens et de Parisiennes se pressent le long du parcours, ce qui est inédit. Le cortège vers le Panthéon s'étire sur plusieurs kilomètres.
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Doc. 4
Un témoin raconte

Je viens d'assister aux funérailles de Victor Hugo, du haut d'une fenêtre donnant sur le boulevard Saint‑Germain. C'était vraiment colossal. […] Je suis ivre de tant de bruit, de foules, de couronnes portées, de musique, de costumes, de manifestations.

Je note ici ce qui m'a causé le plus d'impression. C'était, outre l'armée à pied et à cheval qui encadrait cet immense défilé, qui l'ouvrait et qui le fermait, d'abord cette suite de chars traînés par des chevaux vêtus de housses noires et blanches et portant des montagnes de couronnes. Non, jamais tant de couronnes aux mille couleurs n'ont été jetées au pied d'un défunt. Un Himalaya ! Le corbillard où reposait Victor Hugo était celui des pauvres, triste et noir. Mais quel défilé ! […] J'étais à mon poste à midi : le défilé qui avait commencé à 12 h 40 s'est terminé à 16 h 20. Tout mon pays était là ! Tous les âges, toutes les corporations, toutes les associations étaient représentées. […] Des femmes défilaient avec des hommes qui portaient, elles aussi, leurs couronnes. Et les drapeaux et les bannières flottaient au vent. […] Peut‑être, je dois l'avouer, le caractère de ces obsèques était‑il trop bruyant, trop profane. Il y avait un grossier et lourd parfum de foire qui se dégageait de ces masses.
Abbé Mugnier
Journal, 1879-1939.
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Doc. 5
La mort du roi des poètes

Mais qu'est‑ce que notre deuil de famille au milieu du deuil national qui fait cortège à notre illustre confrère ? Toute la France est là […]. Faut‑il vous parler de l'éclat incomparable de son œuvre, de cette imagination merveilleuse, de cette magnificence de style, de cette hauteur de pensée qui font de lui un maître sans pareil ? Ses droits à l'admiration des siècles sont proclamés plus éloquemment que je ne saurais le faire par cette cérémonie sans précédent, par cette affluence de populations accourues des quatre points cardinaux à ce pèlerinage du génie. Grand et salutaire spectacle, Messieurs ! Il est juste, il est beau qu'une patrie rende en honneurs à ces fils ce qu'elle reçoit d'eux en illustration. Au souverain poète, la France rend aujourd'hui les honneurs souverains.
Émile Augier, membre de l'Académie française
oraison funèbre de Victor Hugo, 1er juin 1885.
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Questions

Étudier un événement

1. Expliquez pourquoi Victor Hugo est célèbre à sa mort. (Doc. 1 et 5)

2. Identifiez le symbole républicain qui est très présent tout au long des funérailles. (Doc. 2 et 4)

3. Relevez la façon dont le gouvernement rend ces funérailles officielles et exceptionnelles. (Doc. 2, 3, 4 et 5)
4. Comparez la façon dont Émile Augier et l'abbé Mugnier décrivent les funérailles. (Doc. 4 et 5)

Rédiger un texte

5. Vous êtes étranger et témoin de l'événement : décrivez les funérailles et expliquez pourquoi l'État et la population ont rendu un tel hommage à Victor Hugo.
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