une boule à neige interactive
une boule à neige interactive
Histoire 1re

Rejoignez la communauté !
Co-construisez les ressources dont vous avez besoin et partagez votre expertise pédagogique.
Thème 1 : L’Europe face aux révolutions
Ch. 1
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
Ch. 2
L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848)
Thème 2 : La France dans l’Europe des nationalités : politique et société (1848-1871)
Ch. 3
La difficile entrée dans l’âge démocratique : la IIᵉ République et le Second Empire
Ch. 4
L’accélération des transformations économiques et sociales en France
Ch. 5
La France et la construction de nouveaux États
Thème 3 : La IIIᵉ République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial
Ch. 7
Permanences et mutations de la société française jusqu’en 1914
Ch. 8
Métropole et colonies
Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le « suicide de l’Europe » et la fin des empires européens
Ch. 9
Un embrasement mondial et ses grandes étapes
Ch. 10
Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la guerre
Ch. 11
Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques
EMC
Axe 1
Fondements et fragilités du lien social
Axe 2
Les recompositions du lien social
Livret BAC
Chapitre 6
Méthode Bac
Analyse de document

Analyser un texte polémique

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Texte
« J'Accuse » d'Émile Zola

[…]

J'accuse le lieutenant‑colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
[…]

J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse‑humanité et de lèse‑justice, dans un but politique et pour sauver l'état‑major compromis.
[…]

J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.

En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose. […] Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.

Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !

J'attends.

Veuillez agréer, monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect.

Émile Zola
Conclusion de l'article paru en Une de L'Aurore, le 13 janvier 1898.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Placeholder pour Une de L'Aurore, j'accuse de ZolaUne de L'Aurore, j'accuse de Zola
Le zoom est accessible dans la version Premium.

Le journal, tiré pour l'occasion à 300 000 exemplaires, a été fondé un an plus tôt. Georges Clemenceau y est éditorialiste.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Clé de lecture

En 1894, le capitaine Dreyfus est accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne après une enquête et un procès expéditifs.
Il est dégradé, déshonneur suprême pour un militaire, puis condamné au bagne à vie. Il ne cesse de clamer son innocence, et en 1896 le nouveau chef du renseignement en apporte la preuve, mais n'est pas écouté. Un faux document est même fabriqué, ce qui est révélé après le « J'Accuse ».
Les partisans de Dreyfus deviennent nombreux, et un dossier solide est monté. Il faut lui donner de la visibilité. En 1898, Zola publie, dans le journal L'Aurore, « J'Accuse ». Sa portée est immense. Émile Zola est un écrivain très célèbre au moment de cette affaire. Sans être proche du régime, il est républicain. Il vient de terminer le cycle des Rougon‑Macquart. Après l'article, il est traduit en diffamation et condamné. Il s'exile jusqu'à la révision du procès en 1899. Le 5 octobre 1902, il meurt asphyxié dans son appartement. Dreyfus est réhabilité en 1906.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Méthode et Application guidée

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Ce qu'il faut faire
1. Identifier et présenter le texte
  • Identifiez l'auteur du texte et replacez le dans son contexte.
  • Identifiez la source du texte, le moyen par lequel il est diffusé, le contexte de parution et donc le public auquel il est destiné.
  • Soulignez d'emblée quelle est l'opinion défendue par l'auteur.

Application guidée
  • Émile Zola est un écrivain à succès, très populaire pour ses romans. Il est républicain et vient de publier une grande fresque sociale : Les Rougon‑Macquart.
  • Zola publie son texte dans L'Aurore, un journal républicain imprimé à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires : il veut donc toucher le plus large public possible.
  • Zola prend ici parti dans l'une des plus importantes polémiques de l'époque : l'affaire Dreyfus, du nom d'un capitaine français accusé d'être un espion allemand. Il est clairement dreyfusard.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Ce qu'il faut faire
2. Comprendre le contenu du document
  • Rappelez le sujet de la polémique
  • Montrez comment l'auteur fait part de son opinion.
  • Conseil
    Il est nécessaire de relever les arguments avancés par l'auteur, mais aussi les moyens (stylistiques, littéraires, etc.) utilisés pour donner son opinion.
  • Quel est le but de l'auteur ?
Application guidée
  • Pour soutenir sa thèse, il s'appuie sur des accusations précises, citant des noms et des faits pour prouver que l'erreur judiciaire a été délibérément orchestrée par plusieurs hauts responsables de l'armée.
  • Son texte utilise plusieurs effets de style : répétition du « J'Accuse », qui scande le texte, effets rhétoriques comme l'amplification (« monstrueuse partialité »), l'ironie (« maladie de la vue et du jugement »), la dramatisation (« j'attends »).
  • Il cherche à pousser le président à demander une révision du procès.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Ce qu'il faut faire
3. Porter un regard critique
  • Évaluez la portée du document, à l'époque où il est diffusé mais également de façon plus large.
Application guidée
  • Ce texte a eu une grande portée à l'époque : il a contribué à rendre célèbre l'affaire Dreyfus et a donné aux dreyfusards des arguments concrets. Il faut néanmoins attendre quatre ans pour que le procès soit finalement révisé.
  • Le texte contribue également à faire de la presse un véritable contre‑pouvoir politique, donnant aux intellectuels un nouveau moyen de s'engager dans les débats du temps.
Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.

Entraînement

Ressource affichée de l'autre côté.
Faites défiler pour voir la suite.
Exercice d'application
Analyser l'introduction du « J'Accuse », présente dans le document ci-dessous.
Doc.
Monsieur le Président,

Me permettez-vous, […] d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? […] Mais quelle tache de boue sur votre nom – j'allais dire sur votre règne – que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis.

Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là‑bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.

Et c'est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Et à qui donc dénoncerai‑je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, le premier magistrat du pays ?
Afficher la correction

Une erreur sur la page ? Une idée à proposer ?

Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.

Oups, une coquille

j'ai une idée !

Nous préparons votre pageNous vous offrons 5 essais

Yolène
Émilie
Jean-Paul
Fatima
Sarah
Utilisation des cookies
Lors de votre navigation sur ce site, des cookies nécessaires au bon fonctionnement et exemptés de consentement sont déposés.