Ecuador
est un récit de voyage du poète
Henri Michaux, dont Nicolas Bouvier est un grand
admirateur.
À ROCAFUERTE SUR L'AGUARICO,
FRONTIÈRE DU PÉROU ET DE L'ÉQUATEUR
Saturé de
quinine1, de chaleur, de balancement de
pirogue, de l'épais
foliacé2 infini de la forêt amazonienne,
de l'immense nappe derrière et devant nous,
devant nous surtout de paludisme, ce n'est rien, mais
de fièvre jaune, et il faut continuer et avancer encore
là-dedans treize jours, la tête caverneuse, le coeur collant
et l'estomac, les poumons plats.
Ah ! Ah !
L'auteur ayant parcouru 527 kilomètres en
canoa3
imaginait à Rocafuerte trouver une chaloupe à vapeur,
mais elle ne part que dans un mois ; il continuera
donc à descendre le
Napo4 jusqu'à l'Amazone, parcourant
quelque 1 400 kilomètres en canoa, calé sous
un pamakari qui est un toit de feuilles arqué, qui descend
jusqu'au bord, cercueil à 38 ° de chaleur [...].