La frontière franco‑suisse, au niveau de Genève, est un territoire transfrontalier particulièrement actif et attractif. Genève, en Suisse, est une métropole en pleine croissance économique, concentrant les emplois, qualifiés ou non. Les rémunérations, deux à trois fois plus élevées qu'en France, attirent plus de 170 000 (chiffres 2019) de travailleurs transfrontaliers. De nombreux flux de personnes traversent quotidiennement la frontière pour des
motifs très divers (emploi, santé, culture, commerce). La circulation est facile car, bien que la Suisse ne fasse pas partie de l'UE, le Grand Genève constitue une véritable agglomération transfrontalière, « à cheval » sur les territoires français et suisse. Les prix des logements étant particulièrement élevés en Suisse du fait de l'exiguïté du territoire et de la rareté des terrains urbanisables, l'essentiel de la croissance urbaine et périurbaine genevoise se réalise en fait côté français, contribuant ainsi à la hausse des prix à proximité de Genève, et faisant de certaines communes (Annemasse à l'est, ou Saint‑Genis‑Pouilly à l'ouest) des « villes‑dortoirs » de la métropole suisse.
Face à ce défi de l'intensité des flux de travailleurs frontaliers, la Suisse verse une compensation financière aux communes voisines pour les aides à financer des équipements. Les territoires de part et d'autre de la frontière
s'associent pour bâtir un schéma d'aménagement urbain transfrontalier, à l'échelle de l'ensemble de l'agglomération. À l'échelle régionale, ils sont associés dans le cadre du programme Interreg franco‑suisse. On assiste ainsi à un quasi‑effacement de la frontière.