• En l'absence de manuscrit, la correspondance de Balzac laisse penser que la composition du roman a été laborieuse, notamment pour tenir les délais fixés par son éditeur. L'écriture a duré un peu moins d'un an.
• La publication a d'abord été fragmentée : une ébauche des premières pages paraît en décembre 1830 dans le journal La Caricature sous le titre « Le Dernier Napoléon » ; en mai 1831, la scène du banquet et de l'orgie s'intitule « Une débauche » dans la Revue des Deux Mondes, et celle de la ruine de Raphaël et de l'amitié de Rastignac se nomme « Le suicide d'un poète » dans la Revue de Paris.
• L'ouvrage paraît en août 1831 chez l'éditeur Gosselin et Canel : outre une préface de Balzac, il comporte déjà sa structure définitive en trois parties et un épilogue. Le succès est immédiat auprès du public quoique la critique se montre plus partagée.

La Peau de Chagrin a une place particulière dans La Comédie humaine : elle est le premier roman des Études philosophiques, juste après les Études de mœurs, montrant ainsi que Balzac lui-même fut sensible à la double inspiration qui prévaut dans le roman, celles de la philosophie en même temps que de la description objective du réel.

• Fort de son succès, le roman a connu des publications successives. Il fut réédité dès septembre 1831, puis à plusieurs reprises du vivant de l'auteur.
• Au gré de ces publications, le texte a connu quelques variantes qui sont révélatrices du projet balzacien en cours de construction : elles corrigent le texte pour lui donner plus de cohérence dans le traitement des personnages, l'observation de la société, le respect de la chronologie et une meilleure intégration à La Comédie humaine. Ainsi, ce n'est que tardivement que les noms sont fixés pour correspondre à des personnages appelés à devenir récurrents : Horace Bianchon, Finot ou Taillefer.

À partir d'autres exemples, débattez pour comprendre comment une œuvre peut enthousiasmer le public et au contraire diviser la critique.