Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
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Chapitre 1.2
Texte 1

Béroul, Tristan et Iseult (XIIe s.)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

Tristan, neveu du roi Marc, et Iseult1, la reine, ne peuvent s'empêcher de s'aimer : ils ont bu par erreur le philtre d'amour destiné au couple royal. Marc, qui a des soupçons, leur tend un piège en faisant dormir Tristan dans la même chambre qu'Iseult et lui.

Tristan et Iseult


Tristan est fort troublé. Entre son lit et celui du roi, il y avait bien la longueur d'une lance. Tristan a soudain une idée téméraire ; il se dit en lui‑même qu'il irait parler à la reine, s'il le pouvait, quand son oncle serait endormi. Dieu ! quelle erreur ! Il est trop hardi ! Le nain se trouvait durant la nuit dans la chambre du roi. Écoutez comment il agit cette nuit‑là. Il répand la farine entre les deux lits, de telle manière qu'apparaissent les traces de pas si l'un d'eux rejoint l'autre au cours de la nuit. La farine gardera l'empreinte des pieds. Tristan vit le nain s'affairer et répandre la farine. Il se demanda ce que cela signifiait, car d'habitude le nain n'agissait pas ainsi. Puis il se dit :
« Il répand probablement de la farine à cet endroit pour voir notre trace si l'un de nous va trouver l'autre. Bien fou celui qui irait maintenant ! Il verra bien si j'irai ! »
La veille, Tristan, dans la forêt, avait été blessé à la jambe par un grand sanglier ; il souffrait énormément. La plaie avait beaucoup saigné. Par malheur, elle n'était pas bandée. Tristan ne dormait pas, à ce qui semblait. Le roi se leva à minuit et sortit de la chambre. Le nain bossu l'accompagnait. Dans la chambre, il n'y avait pas la moindre clarté, ni cierge, ni lampe allumée. Tristan se mit debout sur le lit. Dieu ! Pourquoi fait‑il cela ? Mais écoutez ! Il joint les pieds, estime la distance et saute. Il retombe sur le lit du roi. Sa plaie s'ouvre et saigne abondamment. Le sang qui en jaillit rougit les draps. La plaie saigne mais il ne la sent pas car il est tout à la joie de son amour. En plusieurs endroits, le sang s'agglutine. Le nain est dehors. À la lune, il vit bien que les deux amants étaient enlacés. Il en frémit de joie et dit au roi :
« Va et si tu ne peux pas les surprendre ensemble, fais‑moi pendre ! »
[…] Le roi arrive. Tristan l'entend et se lève, tout effrayé. Aussitôt, il regagne son lit d'un bond. Dans le mouvement que Tristan fait, le sang coule – quel malheur ! – de la plaie sur la farine. Ah, Dieu ! quel dommage que la reine n'ait pas enlevé les draps du lit ! Aucun d'eux cette nuit‑là n'aurait été reconnu coupable. Si Iseult s'en était avisée, elle aurait aisément pu préserver son honneur. Mais Dieu à qui il plut de les protéger commit par la suite un grand miracle.
Le roi revient dans sa chambre ; le nain l'accompagne en tenant la chandelle. Tristan faisait semblant de dormir car il ronflait bruyamment du nez. […] Sur la farine, apparut le sang, tout chaud. Le roi aperçut le sang sur le lit. Les draps blancs étaient tout vermeils et, sur la fleur de farine2, on distinguait la trace du saut. […]
« Voici un indice irréfutable : votre culpabilité est prouvée, dit le roi. Votre tentative de justification n'aura aucun poids. Oui, Tristan, demain votre mort est certaine, vous pouvez en être sûr !
– Grâce, sire ! lui répond celui‑ci. Pour Dieu qui souffrit sa passion3, ayez pitié de nous, sire ! »
Traduit de l'ancien français par Philippe Walter, © Librairie Générale de France - Le Livre de Poche, 1989.
1. On trouve également « Iseut », « Yseut » ou encore « Yseult ».
2. Farine très fine et très blanche.
3. Référence aux souffrances de Jésus Christ, de son arrestation à sa mort.
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Doc. 

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boivent le philtre d'amourTristan et Iseult
boivent le philtre d'amour
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Michel Gonnot, Tristan et Iseult boivent le philtre d'amour, miniature de Lancelot du Lac, compilation de Michel Gonnot, vers 1470, BnF, Paris.
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Questions

1. Quelle image cet extrait donne‑t‑il des fins amants ?

2.
Grammaire
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