Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
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Chapitre 1.2
Texte A
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Chrétien de Troyes, Le Conte du Graal (vers 1181-1183)

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Texte
Chrétien de Troyes, Le Conte du Graal

Dans Le Conte du Graal , la quête des chevaliers de la Table ronde devient spirituelle : leur but est de retrouver le Saint‑Graal (voir l'éclairage). Un jour, Perceval, un jeune chevalier encore inexpérimenté, est invité à la table du roi Pêcheur. Tout prêt du but, il manque pourtant l'occasion qui lui est donnée de réussir sa quête.

Tandis qu'ils parlaient de choses et d'autres, un jeune noble sortit d'une chambre, porteur d'une lance blanche qu'il tenait empoignée par le milieu. Il passa par l'endroit entre le feu et le lit où ils s'étaient assis, et tous ceux qui étaient là voyaient la lance blanche et l'éclat blanc de son fer. Il sortait une goutte de sang1 du fer, à la pointe de la lance, et jusqu'à la main du jeune homme coulait cette goutte vermeille. Le jeune homme nouvellement venu en ces lieux, ce soir‑là, voit cette merveille. Il s'est retenu de demander comment pareille chose advenait, car il lui souvenait de la leçon de celui qui l'avait fait chevalier et qui lui avait enseigné et appris à se garder de trop parler. Ainsi craint‑il, s'il le demandait, qu'on ne jugeât la chose grossière. C'est pourquoi il n'en demanda rien.

Deux autres jeunes gens survinrent alors, tenant dans leurs mains des candélabres d'or pur, finement niellés2. Les jeunes gens porteurs des candélabres étaient d'une grande beauté. Sur chaque candélabre brûlaient dix chandelles pour le moins. Une demoiselle, qui s'avançait avec les jeunes gens, elle, gracieuse, élégamment parée, portait un graal, à deux mains. Quand elle fut entrée dans la pièce, avec le graal qu'elle tenait, il se fit une si grande clarté que les chandelles en perdirent leur éclat comme les étoiles au lever du soleil ou de la lune. Derrière elle en venait une autre, qui portait un tailloir3 en argent. Le graal qui allait devant était de l'or le plus pur. Des pierres précieuses de toutes sortes étaient serties dans le graal, parmi les plus riches et les plus rares qui soient en terre et en mer. Les pierres du graal passaient toutes les autres, à l'évidence. Tout comme était passée la lance, ils passèrent par‑devant le lit, pour aller d'une chambre dans une autre.

Le jeune homme les vit passer et il n'osa pas demander qui l'on servait de ce graal, car il avait toujours au cœur la parole du sage gentilhomme. J'ai bien peur que le mal ne soit fait, car j'ai entendu dire qu'on peut aussi bien trop se taire que trop parler à l'occasion. Mais quoi qu'il lui en arrive, bien ou malheur, il ne pose pas de questions et ne demande rien.
Traduit de l'ancien français par Charles Méla
1990, © Le Livre de Poche, 2002.
1. Au Moyen Âge, on croit que le sang de la victime morte se remet à couler en présence du meurtrier. La lance fait aussi référence à la sainte lance du centurion Longin qui a percé le flanc droit du Christ mort sur la croix.
2. Incrustés d'émail noir.
3. Plat sur lequel on découpait la viande.
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Éclairage

Un graal désigne un plat creux doté, dans les légendes celtiques, de pouvoirs magiques. Sorte de corne d'abondance, il fait référence aux chaudrons d'immortalité liés au culte de la végétation et de la fécondité. À partir du XIIIe siècle, il est assimilé au calice qui a recueilli le sang du Christ. Il devient alors le Saint‑Graal.
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Questions

1. En quoi cet extrait montre‑t‑il la dimension spirituelle de la quête du chevalier courtois Perceval ?

2.
Grammaire
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