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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
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Fictions baroques
Le classicisme
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Le romantisme
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Les récits de guerre
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Le Nouveau Roman
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Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
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Les moralistes de l’époque classique
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
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Chapitre 2.5
Texte A
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Catherine II de Russie, Mémoires de l'Impératrice Catherine II (1859)

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Texte

Catherine II, impératrice de Russie, s'affirme comme monarque éclairée, disciple des Lumières : ses actions sont guidées par la raison et les idées des philosophes comme Diderot et Voltaire, avec qui elle entretient des correspondances. Dans cet épisode de ses Mémoires, elle est sur le point de renoncer à son mariage.

[Je] ne me serais trouvée [...] jamais sans ces ressources, que l'esprit et le talent donnent à chacun selon ses facultés naturelles, et je me sentais le courage de monter ou descendre1, sans que par‑là mon cœur et mon âme en ressentissent de l'élévation ou ostentation, ou, en sens contraire, ni rabaissement ni humiliation. Je savais que j'étais homme2, et par là un être borné, et par là incapable de la perfection, mais mes intentions avaient toujours été pures et honnêtes. Si j'avais compris, dès le commencement, qu'aimer un mari qui n'était pas aimable, ni ne se donnait aucune peine pour l'être, était une chose difficile, sinon impossible, au moins lui avais‑je, et à ses intérêts, voué l'attachement le plus sincère qu'un ami, et même un serviteur, peut vouer à son ami et son maitre. Mes conseils avaient toujours été les meilleurs dont j'avais pu m'aviser pour son bien ; s'il ne les suivait pas ce n'était pas ma faute, mais celle de son jugement qui n'était ni sain ni juste.

Lorsque je vins en Russie3, et les premières années de notre union, pour peu que ce prince eût voulu se rendre supportable, mon cœur aurait été ouvert pour lui ; il n'est pas du tout surnaturel que, quand je vis que de tous les objets possibles j'étais celui auquel il prêtait le moins d'attention, précisément parce que j'étais sa femme, je ne trouvai cette situation ni agréable ni de mon gout, qu'elle m'ennuyait et peut‑être me chagrinait. Ce dernier sentiment, celui du chagrin, je le réprimais infiniment plus que tous les autres, la fierté de mon âme et sa trempe me rendaient insupportable l'idée d'être malheureuse. Je me disais : « Le bonheur et le malheur sont dans le cœur et dans l'âme d'un chacun ; si tu sens du malheur, mets‑toi au‑dessus de ce malheur, et fais en sorte que ton bonheur ne dépende d'aucun événement. » Avec une pareille disposition d'esprit, j'étais née et douée d'une très grande sensibilité, d'une figure au moins fort intéressante, qui plaisait dès le premier abord sans art ni recherche. Mon esprit était de son naturel tellement conciliant que jamais personne ne s'est trouvé avec moi un quart d'heure sans qu'on ne fût dans la conversation à son aise, causant avec moi comme si l'on m'eût connue depuis longtemps. Naturellement indulgente, je m'attirais la confiance de ceux qui avaient à faire avec moi, parce que chacun sentait que la plus exacte probité4 et la bonne volonté étaient les mobiles que je suivais le plus volontiers. Si j'ose me servir de cette expression, je prends la liberté d'avancer sur mon compte que j'étais un franc et loyal chevalier, dont l'esprit était plus mâle que femelle ; mais je n'étais, avec cela, rien moins qu'hommasse5, et on trouvait en moi, joints à l'esprit et au caractère d'un homme, les agréments d'une femme très aimable [...].
Deuxième partie, année 1759 (dernière année).
1. L'échelle sociale.
2. Humaine.
3. Elle est originaire de Poméranie, à la frontière actuelle entre la Pologne et l'Allemagne.
4. Honnêteté, droiture.
5. Femme qui a « l'esprit et le caractère d'un homme. »
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Éclairage

Pour aider Diderot qui avait des difficultés financières, Catherine II lui achète sa bibliothèque mais elle la lui laisse.

"Jamais je n'aurais cru que l'achat d'une bibliothèque m'attirerait tant de compliments : tout le monde m'en fait sur celle de M. Diderot. Mais avouez [...] qu'il aurait été cruel et injuste de séparer un savant d'avec ses livres [...]."
Lettre de l'impératrice Catherine II à Voltaire, 17‑28 novembre 1765.
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Questions

1. En quoi peut‑on dire que Catherine II est une femme des Lumières ?

2.
Grammaire
Dans la phrase soulignée, identifiez les trois propositions subordonnées circonstancielles et analysez celle de votre choix
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