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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
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Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
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Les réécritures des mythes antiques
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Chapitre 2.5
Texte 4

Louis-Sébastien Mercier, Tableau de Paris (1781-1788)

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Texte

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Crédits : Lelivrescolaire.fr

Influencé par Jean‑Jacques Rousseau, Mercier annonce la pensée socialiste et communiste du XIXe siècle.

Au plus pauvre la besace1

Toutes les charges, les dignités2, les emplois, les places civiles, militaires et sacerdotales se donnent à ceux qui ont de l'argent : ainsi la distance qui sépare le riche du reste des citoyens s'accroît chaque jour, et la pauvreté devient plus insupportable par la vue des progrès étonnants du luxe qui fatigue les regards de l'indigent3. La haine s'envenime, et l'État est divisé en deux classes ; en gens avides et insensibles, et en mécontents qui murmurent. Le législateur qui trouvera le moyen de hacher les propriétés, de diviser et subdiviser les fortunes, servira merveilleusement l'État et la population.

Telle est la pensée féconde de Montesquieu, revêtu de cette expression si heureuse : en tout endroit où deux personnes peuvent vivre commodément, il se fait un mariage4.

Les richesses accumulées sur quelques têtes enfantent ce luxe si dangereux pour celui qui en jouit et pour celui qui l'envie. Ces mêmes richesses réparties d'une manière moins inégale, au lieu du poison destructeur que produit le faste5, amèneraient l'aisance, mère du travail et source des vertus domestiques.Tout État où les fortunes sont à peu près au même niveau, est tranquille, fortuné et semble faire un tout. […] Tout autre État porte un principe de discorde et de division éternelle. L'un se vend, l'autre achète, et tous deux sont avilis6. Je n'entends pas7 parler de cette égalité qui n'est qu'une chimère8 ; mais les énormes propriétés nuisent au commerce et à la circulation. Tout l'argent est d'un côté, et le suc vital s'égare au lieu de féconder toutes les branches de l'arbre. Que de talents éclipsés faute de quelques pièces d'argent ! S'il est considéré comme une semence productive, les trois quarts et demi des citoyens en sont privés, et languissent toute leur vie sans pouvoir déployer leurs propres facultés.

Rien ne me fait plus de plaisir que de voir l'héritier d'un millionnaire dépenser en peu d'années les biens immenses que son père avare et dur avait amassés. Car si le fils était avare comme le père, à la troisième génération le descendant posséderait dix fois la fortune de son bisaïeul ; et vingt hommes de cette espèce engloberaient toutes les richesses d'un pays. L'origine de tous les maux politiques doit s'attribuer à ces fortunes immenses, accumulées sur quelques têtes. Cette funeste inégalité fait naître d'un côté les attentats de l'opulence, et de l'autre les crimes obscurs de l'indigence. Elle enfante une guerre intestine qui a beaucoup de ressemblance avec la guerre civile : elle inspire aux uns une haine d'autant plus active qu'elle est cachée, et aux autres un orgueil intolérable, qui devient cruel. Tout État qui favorisera par ses lois cette injuste disproportion n'a qu'à étendre son code pénal. Dès qu'il y aura de nombreux palais, il faudra bâtir de vastes prisons.
Orthographe modernisée.
1. Sac associé à la misère.
2. 
Fonctions élevées dans la société.
3. Pauvre.
4. 
De l'esprit des lois, livre XXIII, chapitre 10.
5. Le luxe.
6. Dégradés.
7. Je ne veux pas.
8. Qui n'existe pas.
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Éclairage

Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Jean-Jacques Rousseau associe le malheur social à la naissance de la propriété. Les questions économiques occupent ainsi une grande place dans la pensée des Lumières.
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Questions

1. Comment l'auteur montre-t-il que les inégalités sont néfastes pour l'État ?

2.
Grammaire
Dans l'extrait souligné, transformez les propositions coordonnées en une proposition principale et une subordonnée, que vous analyserez.
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