Il faut autant qu'il est possible, que la maison du maître et ses dépendances soient placées sur une hauteur d'où l'on puisse aisément découvrir ce qui se passe dans [la plantation], dont un des principaux avantages est d'être arrosée d'une rivière ou d'un ruisseau assez fort pour faire agir un moulin [...].
Pour exploiter une [plantation] d'une grandeur moyenne, [...] il faut cent à cent vingt nègres compris en trois classes dans la première, sont les nègres sucriers ou raffineurs. La seconde renferme les ouvriers de différents métiers, comme tonneliers, charpentiers, charrons, menuisiers, maçons, et quelquefois un forgeron très nécessaire sur les grandes habitations.
Les esclaves de la troisième classe sont les nègres de jardin, ayant à leur tête un ou plusieurs commandeurs, suivant le nombre de troupes que l'on est obligé de disperser aux différents travaux ; c'est aussi du nombre de ces esclaves que l'on tire les cabrouettiers1, les négresses qui fournissent les cannes au moulin, les gardeurs de bestiaux, et ceux qui chauffent les fourneaux de la sucrerie et de l'étuve.
Conducteurs du « cabrouet », petite charrette destinée au transport des cannes.