En Namibie, gouvernement et population travaillent
ensemble pour protéger la nature grâce à l'écotourisme.
En 1996, le gouvernement a voté une loi pour préserver
sa faune unique. L'objectif est d'encourager les
vingt-neuf ethnies du pays à protéger la faune en les
intégrant dans l'économie touristique. Au cœur de cette
stratégie se trouve le concept des « conservancies ».
Elles sont définies par Chris Weaver, directeur général
du WWF Namibie, de la façon suivante : « C'est un
territoire où les communautés travaillent ensemble
volontairement pour prendre soin de leur écosystème.
Ce qui est unique, c'est qu'elles sont accompagnées par
la loi. Cela donne le pouvoir aux populations qui vivent
vraiment avec la nature de devenir les gardiens de la vie
sauvage, ses bienfaiteurs. »
En vingt ans, 83 « conservancies » ont ainsi été
créées. Les infrastructures touristiques doivent respecter
deux obligations : embaucher les villageois et
leur verser une part de leurs bénéfices. L'argent est
utilisé pour construire des écoles, des dispensaires ou
installer des réseaux électriques. Les excédents sont
ensuite partagés équitablement entre chaque membre
de la communauté. Et cette stratégie a porté ses fruits.
[…] 43,9 % du territoire est aujourd'hui classé comme
zone naturelle protégée. Certaines espèces ont même
pu être sauvées. La population d'éléphants au nord du
pays, par exemple, est passée de 7 500 à 20 000 individus
en vingt ans.