Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ?
Ch. 3
Quelles sont les principales défaillances de marché ?
Ch. 4
Comment les agents économiques se financent-ils ?
Ch. 5
Qu'est-ce que la monnaie est comment est-elle créée ?
Ch. 6
Comment la socialisation contribue-t-elle à expliquer les différences de comportement des individus ?
Ch. 7
Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?
Ch. 8
Quels sont les processus sociaux qui contribuent à la déviance ?
Ch. 9
Comment se forme et s’exprime l’opinion publique ?
Ch. 10
Voter : une affaire individuelle ou collective ?
Ch. 11
Comment l’assurance et la protection sociale contribuent-elles à la gestion des risques dans les sociétés développées ?
Ch. 12
Comment les entreprises sont-elles organisées et gouvernées ?
Fiches méthode
Livret bac
Chapitre 1
L'essentiel
Comment le marché concurrentiel fonctionne‑t‑il ?
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1
Le marché, une institution
Pour satisfaire leurs besoins, les sociétés humaines produisent des biens et des services qui sont échangés. Pour de nombreux produits, les échanges ont lieu sur un marché : lieu réel ou fictif réunissant les offreurs et les demandeurs d'un produit.
Les marchés sont des institutions. Ils ne sont pas créés seulement par la volonté d'échanger des offreurs et des demandeurs, mais sont institués par des règles sociales et juridiques. Par exemple, pour qu'un produit puisse être échangé, il faut que la propriété sur ce produit puisse être garantie juridiquement. (
Les marchés se distinguent par leur niveau de concurrence. Les plus concurrentiels réunissent un très grand nombre d'offreurs et de demandeurs. À l'opposé, un marché en monopole comprend un seul producteur. Sur de rares marchés, il peut y avoir un seul demandeur et on parle alors de monopsone. Assez souvent, il n'y a qu'un petit nombre d'offreurs, et le marché est alors en oligopole.
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2
La formation de l'offre et de la demande sur des marchés en concurrence
Pour comprendre le fonctionnement des marchés, des économistes ont élaboré un modèle théorique qui ne vise pas à décrire la réalité, mais plutôt à comprendre les mécanismes de l'échange marchand. Le modèle postule que les agents sont rationnels (ils cherchent à maximiser leur satisfaction ou leur profit) et raisonnent indépendamment les uns des autres. Les offreurs comme les demandeurs sont alors preneurs de prix.
Les consommateurs (ou demandeurs) cherchent ainsi à obtenir un maximum de produits, compte tenu de leurs préférences, de leurs revenus et du prix du marché. Il est alors possible de construire une courbe de demande, qui indique les quantités potentiellement consommées pour chaque prix.
Les producteurs (ou offreurs) cherchent, eux, à vendre un maximum de produits
étant donnés leurs coûts de production et le prix du marché. La courbe d'offre donne alors les quantités offertes en fonction du prix du marché : pour chaque prix, le producteur propose une quantité pour laquelle son coût marginal est égal au prix du marché. Les variations de prix conduisent à des déplacements sur les courbes d'offre et de demande.
(
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3
L'échange se fait à l'équilibre, situation optimale
L'équilibre est atteint pour un prix tel que l'offre et la demande sont égales. Ce prix est le prix d'équilibre et la quantité échangée est la quantité d'équilibre. Cet équilibre est atteint, dans le modèle, par évolutions successives : quand le prix est trop élevé, l'offre excède la demande et il y a un risque de surproduction. À l'inverse, quand le prix est trop bas, la demande est supérieure à l'offre et certains acheteurs ne sont pas satisfaits.
Quand le marché est en concurrence, les gains à l'échange sont les plus élevés à l'équilibre. Cet équilibre correspond à un optimum, car le surplus des consommateurs et des producteurs est au niveau le plus haut. Les situations réelles, qui s'éloignent souvent de ce modèle théorique (
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4
Les effets d'une variation de l'offre ou de la demande
Dans le temps, les marchés concurrentiels sont cependant soumis à des perturbations : les conditions économiques peuvent varier.
Des modifications en termes de fiscalité, des coûts de production (salaires, transport, matières premières, etc.), de technologie ou des préférences des consommateurs ont ainsi un impact sur l'offre ou la demande, qui peuvent se traduire, à court terme, par une situation de rationnement (pénurie ou surproduction). Graphiquement, ces modifications conduisent à des déplacements des courbes d'offre et de demande.
En s'ajustant à la hausse ou à la baisse, la flexibilité des prix permet alors de retrouver l'égalité offre/demande et donc l'équilibre.
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5
Une taxe forfaitaire favorise un nouvel équilibre
Pour des raisons sociales, sanitaires ou écologiques, les pouvoirs publics peuvent intervenir sur les conditions du marché, sous la forme par exemple d'une taxe forfaitaire sur les unités vendues. La taxe porte soit sur les vendeurs (qui versent à l'État une partie de leur recette) soit sur les acheteurs (la taxe s'ajoute au prix de vente). Elle a pour objectif d'inciter les agents à modifier leurs comportements, et pour effet de modifier l'équilibre du marché.
Selon le modèle théorique, la taxe provoque un déplacement de la courbe d'offre
ou de demande et modifie le prix et la quantité d'équilibre. L'effet de la taxe dépend de l'élasticité‑prix de l'offre et de la demande.
L'État peut ainsi atteindre ses objectifs (par exemple diminuer la consommation d'essence ou de boissons sucrées dans le pays) sans provoquer de pénurie ou
de surproduction.
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Les notions à connaître
Coût marginal :
Coût supplémentaire induit par la production d'une unité supplémentaire de ce bien.
Demande :
Consommation effective ou potentielle d'un produit en fonction de son prix. Elle dépend du prix du produit, des revenus et des préférences des acheteurs, du prix des biens substituables. La courbe de demande indique, pour chaque niveau de prix possible du marché, la quantité demandée par les consommateurs.
Équilibre :
État du marché pour lequel l'offre est égale à la demande. Sur un marché en concurrence, le prix d'équilibre désigne le prix du marché qui permet d'égaliser l'offre et la demande à un niveau de quantité qui satisfait tous les agents. Sur le marché concurrentiel, l'équilibre est optimal.
Gains à l'échange :
Avantages monétaires individuels et collectifs de l'échange marchand. Le « surplus » est un outil permettant de mesurer ces gains.
Institutions :
Ensemble de règles, de conventions et d'organisations qui permettent une activité sociale. Le marché nécessite l'existence de telles institutions (monnaie, droits de propriété, règles sur la qualité des produits) et il est lui-même une institution.
Marché concurrentiel :
Marché qui réunit un très grand nombre d'acheteurs et de vendeurs d'un produit spécifique. Ils sont en concurrence et sont tous « preneurs de prix ».
Offre :
Production ou fourniture effective ou potentielle d'un bien ou d'un service en fonction de son prix. Elle dépend des coûts de production, du prix du marché et des conditions de production (climat, évolution de la réglementation, etc.). La courbe d'offre indique, pour chaque niveau de prix du marché, les quantités offertes par les producteurs.
Optimum :
Sur un marché, les échanges conduisent à un optimum quand on ne peut améliorer la situation d'un agent sans détériorer celle d'un autre. C'est la définition que donne l'économiste italien Vilfredo Pareto (1848-1923).
Preneur de prix :
État d'un agent économique intervenant sur un marché (acheteur ou vendeur) sans pouvoir influer sur les prix (price taker en anglais).
Surplus :
Mesure des gains à l'échange des consommateurs et des producteurs. Par exemple, le surplus du consommateur est l'écart entre le prix d'achat d'un bien (le prix du marché) et la somme que le consommateur était réellement prêt à acquitter (on l'évalue grâce à la courbe de demande).
Taxe forfaitaire :
Somme prélevée par les pouvoirs publics sur chaque unité vendue ou consommée d'un bien particulier et d'un même montant pour tous.
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Supplément numérique
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Attention aux notions
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Ne pas confondre
Modèle théorique des marchés et marchés réels
Le modèle théorique du marché en concurrence (forgé par ceux qu'on appelle les économistes « néoclassiques ») est un outil de travail pour les économistes. Il repose sur un grand nombre d'hypothèses fortes (agents rationnels, libre concurrence, très grand nombre d'acheteurs et de vendeurs, etc.).
Il est quasi impossible qu'un marché réel réunisse toutes ces conditions. Mais la théorie offre un modèle explicatif qui permet de comprendre les mécanismes fondamentaux qui conduisent à la formation de l'offre, de la demande et de l'équilibre. Elle peut être utile pour expliquer les fluctuations du prix du pétrole ou encore pour guider les décisions du gouvernement en matière de taxation.
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Comprendre le lien
Prix et quantités
À très court terme, lors de la formation de l'équilibre, le prix du marché résulte de l'offre et de la demande : il est unique et nécessaire car lui seul permet la transaction (à l'image d'une vente aux enchères). Il est associé à une quantité d'équilibre (par exemple 9 millions de litres
d'essence à 1 € par unité).
À moyen et long terme, le prix d'équilibre peut varier si les quantités produites ou consommées augmentent ou diminuent : pour retrouver l'égalité offre-demande, les prix doivent en effet s'ajuster jusqu'à l'instauration d'un nouvel équilibre. Par exemple, la découverte de nouveaux gisements de pétrole augmente l'offre, ce qui – à demande constante – fait baisser le prix du marché.
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