Deux alliances antagonistes en Europe. À la fin du XIX^e siècle, les Allemands se sont alliés à l'Autriche‑Hongrie et à l'Italie pour former la Triple‑Alliance. Face à celle‑ci, la France est isolée. Elle se rapproche d'abord de la Russie, puis, en 1904, du Royaume‑Uni : les trois pays forment la Triple‑Entente.

Des crises diplomatiques. En 1905 puis 1911, des crises diplomatiques au sujet de la colonisation du Maroc amènent la France et l'Allemagne au bord de l'affrontement armé. Chaque fois, la paix est sauvegardée par la diplomatie. Mais l'ambiance reste tendue, notamment du fait de nombreuses rivalités économiques et géopolitiques.

Les guerres balkaniques : une répétition générale de la Grande Guerre. Entre 1912 et 1913, deux guerres se déroulent au sud de l'Europe, dans les Balkans. Très meurtrières, marquées par l'utilisation massive d'armes modernes – obus, armes automatiques – et par des massacres de civils, elles sont considérées à l'heure actuelle par de nombreux historiens comme un prélude à la Première Guerre mondiale.

L'étincelle de Sarajevo. Le 28 juin 1914, François‑Ferdinand, héritier de l'Empire austro‑hongrois, est assassiné par un groupe de nationalistes serbes (

doc. 1

). La mort de l'archiduc plonge l'Europe dans une crise diplomatique sans précédent, du fait du jeu des alliances.

Entrées en guerre. Le 28 juillet, l'Autriche‑Hongrie déclare la guerre à la Serbie ; en réaction, la Russie déclare la guerre à l'Autriche‑Hongrie, ce qui pousse l'Allemagne à lui déclarer la guerre (le 1^er août), puis à entrer en guerre contre la France (le 3 août). En quelques semaines, le continent européen tout entier s'embrase.

Constituer des armées. Parallèlement, les États ont procédé à la mobilisation générale. Des centaines de milliers de citoyens rejoignent leurs régiments, souvent convaincus que la guerre sera courte (

doc. 2

).

L'avancée allemande. Au mois d'août 1914, les Allemands appliquent le plan Schlieffen et envahissent la Belgique, pourtant neutre. La percée allemande s'accompagne de grandes violences envers les populations locales poussant des milliers de réfugiés à fuir la région.

Vers la fixation du front. Dans ses premiers jours, le conflit est une guerre de mouvement (

doc. 3

). Les Allemands arrêtent l'armée russe à la bataille de Tannenberg (24 août 1914). Alors que les armées allemandes sont à quelques kilomètres de Paris, le général français

Joseph Joffre

contre‑attaque : c'est la bataille de la Marne (12 septembre 1914). À la suite de ces deux batailles, le front se stabilise, les armées s'enterrent dans des tranchées : c'est le début de la guerre de position.

• Mobilisation : fait d'appeler des civils qui ont effectué leur service militaire à rejoindre leur régiment en cas de menace contre le pays.


• Plan Schlieffen : plan d'invasion de la France par les troupes allemandes qui choisissent de violer la neutralité belge pour contourner le dispositif français (plan XVII).


• Triple-Alliance : alliance regroupant en 1914 l'Allemagne, l'Autriche‑Hongrie et l'Italie. Cette dernière n'entre pas en guerre aux côtés de ces deux pays et choisit en 1915 de rallier l'autre camp.


• Triple-Entente : alliance regroupant en 1914 la France, la Russie et le Royaume‑Uni.

Général en chef des armées françaises en 1914, c'est lui qui est à l'origine de la mise en œuvre du plan de bataille de l'armée française. Il est partisan de l'offensive à outrance, très coûteuse en vies humaines, notamment pendant les batailles de l'été 1914 (la bataille des frontières). S'il parvient à s'opposer aux Allemands lors de la bataille de la Marne, l'échec des offensives de 1915 en Artois et en Champagne, et surtout celle de la Somme à l'été 1916 lui coûtent son poste de chef des armées françaises. Il est remplacé par Nivelle mais devient maréchal de France.

En août 1914, l'Europe est plongée dans la guerre. Très vite, la guerre s'étend au monde entier.