Napoléon III s'appuie sur le droit des nations à s'autodéterminer, idéal hérité de la période révolutionnaire, pour s'affirmer comme un monarque puissant et trouver des appuis dans les mouvements nationaux européens.

Dans un premier temps, cette politique d'appui des unités nationales est un succès, notamment en Italie. En échange de son soutien à l'unification italienne, Napoléon III obtient le rattachement de Nice et de la Savoie à la France. De nouveaux États se créent en Europe et la France prend une place cruciale dans le concert des nations.

Cependant, cette politique se retourne contre l'empereur : les Italiens achèvent leur unité sans le soutien français et n'aident pas Napoléon III lorsqu'il est en difficulté. Surtout, l'unité allemande se fait contre la France : la guerre franco‑prussienne de 1870‑1871 mène à la perte de l'Alsace‑Moselle et à la chute du Second Empire (défaite française de Sedan, 1870).

Malgré l'échec du Printemps des peuples, l'idéal national reste vivace dans de nombreuses régions. Plusieurs dynasties entreprennent alors d'utiliser ces mouvements pour lancer des processus d'unification nationale.

En Allemagne, à partir de 1862, le chancelier Bismarck mène à marche forcée l'unité allemande, d'abord contre le Danemark au nord, puis contre l'Autriche au sud et enfin contre la France à l'ouest. Le II^e Reich est proclamé après la victoire contre la France à Sedan en 1870.

En Italie, l'unification est menée entre 1859 et 1870 par le diplomate Cavour et son roi, Victor‑Emmanuel II. De nombreuses insurrections populaires, soutenues par la France, mènent à la création d'une première unité italienne.

L'unification est réalisée par des guerres meurtrières et ne suscite pas toujours une adhésion durable de la part des populations.

Une partie des populations est déçue par les unifications : certains revendiquent plus de libertés politiques, d'autres des politiques sociales plus ambitieuses. Des mouvements nationalistes radicaux apparaissent dans de nombreux pays européens.

L'apparition de nouveaux États bouleverse l'équilibre européen. Certains pays s'affirment, comme l'Allemagne, tandis que d'autres se retrouvent isolés, comme la France. Les unifications nationales sont à l'origine de nombreuses tensions internationales et de rivalités politiques et économiques. La situation géopolitique reste extrêmement tendue.