Il y a, je crois, quelque intérêt à résumer et à condenser, sous forme d'arguments, les principes, les mobiles, les intérêts divers qui justifient la politique d'expansion coloniale […].
Sur le terrain économique, je me suis permis de placer devant vous, en les appuyant de quelques chiffres, les considérations qui justifient la politique d'expansion coloniale, au point de vue de ce besoin de plus en plus impérieusement senti par les populations industrielles de l'Europe et plus particulièrement le riche et laborieux pays de France : le besoin de débouchés. […] N'est-ce pas un besoin pressant, et on peut dire le cri de notre population industrielle ? […]
Oui, ce qui manque à notre grande industrie, que les traités de 18601 ont irrévocablement dirigée dans la voie de l'exportation, ce qui lui manque de plus en plus ce sont les débouchés. Pourquoi ? Parce qu'à côté d'elle, l'Allemagne se couvre de barrières, parce que au‑delà de l'océan, les États‑Unis d'Amérique sont devenus protectionnistes, et protectionnistes à outrance ; parce que non seulement ces grands marchés, je ne dis pas se ferment, mais se rétrécissent, deviennent de plus en plus difficiles à atteindre par nos produits industriels ; parce que ces grands États commencent à verser sur nos propres marchés des produits qu'on ne voyait pas autrefois. […] Il n'y a rien de plus sérieux, il n'y a pas de problème social plus grave ; or, ce programme est intimement lié à la politique coloniale.
Traités de libre-échange conclus pendant le Second Empire.