« Le Nord a connu beaucoup de difficultés après les crises. Il n'y avait plus d'eau potable, plus
d'administrations, les populations étaient livrées à elles-mêmes », retrace Moussa Diomandé,
docteur en économie et entrepreneur dans différentes localités du Nord ivoirien. L'enjeu est aussi sécuritaire, alors que la menace terroriste pèse durement sur le Mali et le Burkina Faso voisins. « Notre action depuis quelques années pour développer le Nord peut permettre de lutter contre l'infiltration djihadiste », affirme le général Diomandé Vagondo, nouveau ministre de la
Sécurité et ancien chef d'état-major du président Ouattara, pour qui « le terrorisme se nourrit de
l'absence de l'État et de la pauvreté ». Sur le plan économique, les autorités ont relancé la production cotonnière, puis la noix de cajou, une culture de rente dont les prix se sont rapidement envolés depuis 2010. Encouragés par le développement d'infrastructures et des abattements fiscaux, certaines industries se sont installées notamment dans la transformation des produits agricoles.